mercredi 25 juin 2008

Sagesse ''do Brasil''

Contrairement (par exemple) à la sagesse indienne, celle des Brésiliens ressemble à la nôtre. De là à dire qu'il ne sont pas sages, il n'y a qu'un pas qu'il beaucoup trop acile de franchir. Mais ne nous abandonnons pas à la facilité. Alors je pourrais vous abreuver de proverbes qui sont tout bonnement la traduction, souvent mot pour mot des autres. Mais il y en a qulques uns qui sont différents (le Brésil n'a jamais été la France). Un que j'aime bien:

''Quem tem boca, vai a Roma''

En gros ça veut dire: sois pas timide, n'hesite pas à demander aux gens qui peuvent t'aider. Là 'videmment on soit dit que ça doit venir dÉurope, à moins d'être très très fort on voit mal comment trouver sonchemin jusqu'à Rome depuis le Brésil sinon.

A noter qu'écrit différemment:

"" Quem tem boca, vaia Roma''

ce proverbe peut aussi signifier qu'à moins d'être muet c'est de la balle de huer les Romains. Je trouve qu'ils sont un peu faibles après la coupe du monde puis l'Euro, ils pourraient avoir la décence de huer tous les Italiens, tout simplement.

Un autre, fait pour les pays chauds:

"Quem se molha, vai secar'' (Qui se mouille va sécher, à ne pas essayer dans l'hiver parisien)

lundi 23 juin 2008

Chimarrão ?


je précise tout de suite que je ne me suis pas transformé en capitaine haddock lors de mon séjour au brésil et que je ne suis pas en traind e fumer la pipe sur la photo. Je suis en train, tout simplement, de tomar chimarrão. Dans ma main gauche, la cuia, pleine de l"herbe (ierva mate) infusée à l'aide de l'eau chaude qui vient du thermos que j'ai dans la main gauche. Entre mes lèvres, la bomba, une sorte de paille spéciale et m'tallique qui évite à de gros morceaux d'herbe de remonter jusqu'à la bouche.

le chimarrão est une boisson de gaùchos, c'est-à-dire de gens du Sud du Brésil (surtout ceux du Rio Grande du Sul), de l'uruguay et de l'Argentine (tous ls Argentins qui travaillent ici ont leur cuia sur le bureau et l'herbe dans un placard.)
Mais surtout, c'est une boisson (ou plutôt une infusion) à caractère social. On en prend lorsqu'on est avec les amis. Tout le monde boit tour à tour dans la cuia qui passe de main en main. ça permet de créer une atmosphère conviviale en incluant tous les gens qui en prennent dans la conversation, et c'est beaucoup mieux que la cigarette puisque ça ne pue pas en incommodant ceux qui n'en prennent pas, et ça ne tue pas non plus. Et en général tout le monde en prend, sauf à ne pas aimer le goût qui c'est vrai est un peu amer. J'aime bien cette pratique.

Une autre photo pour mieux pprécier la configuration spatiale dans la cuia, et voir que vraiment il y a deux pièces, la cuia et la bomba, et que ce n'est donc ni une pipe ni un calunet de la paix.
En gros une moitié est remplie d'herbe bien tassée, de cette manière on peut remplir d'eau pas mal de fois l'autre moitié, sans devoir remettre de l'herbe, ce qui est tout l'intérêt. Et c'est m6eme vachement malin parce que comme ça la moitié où il ya de l'herbe bien tassée n'est pas au contact de l'eau chaude: on peut donc boire sans se brûler.



Une derniere précision: certains récipients sont vraiment manucurés avec plein de petits trucs écrits dessus (plein de gaùchos du brésil en achètent en souvenir quand ils vont à Montevideo ou à Buenos Aires, donc il y en a plein avec manucuré ''montevideo'' ou ''buenos aires'' dessus, au moins ça leur fait des souvenirs quotidiennement utiles, on n'a janais trop de récipients pour boire).

vendredi 20 juin 2008

La feira do Nordeste


C'est à Rio et ce n'est pas ce dont parlent les guides touristiques. Mais c'est quand mêmede lagrosse balle. Le seul défaut, c'est que plutôt vers le nord, dans des quartiers un peu décrépits (mais pas des favelas) et déserts le dimanche. On a donc une impression bizarre dans le bus qui y va, jusqu'`a ce qu'on arrive à l'endroit où se tient la fête. plutôt qu'une maladroite descritpion, une belle image de l'endroit vous fera comprendre qu'il y a quand même pas mal d'espace. L'entrèe est payante mais pas chère (1 real)



Dedans, il y a d'abord de quoi manger, boire, et se divertir à la mode de là-haut. En fait c'est une bonne fête populaire, à la différence que celle-ci a lieu toutes les semaines et non tous les ans.

la première chose en arrivant: manger. Nous ( Jéhu le Vénézuélien avec qui j'ai passé le dimanche et moi) avions très faim puisqu'il était déjà plus de deux heures et demie. On s'est assis dans un des nombreux petits restos qui paient pas de mines mais qui permettent un remplissage ventral en règle avecde bonnes choses et pour pas cher, au milieu des odeurs de viande et de la musique de là haut, bien tropicale (au bon sens du terme, pas au sens Shakira). Une feijoada bien typique avec de la viande, de la farofa (poudre de manioc, bien meilleur que le manioc lui-même, avec le gros avantage de bien boire la sauce), et des légumes. En fait, on s'est planté, on a commandé un seul plat pour deux, come on s'en est rendus comte en payant. Mais a niveau de l'estomac, tout va désormais pour le mieux.

Ensuite, balades un peu partout, entre les différentes scènes de musique où se produisaient des chanteurs asez différents (musique plus traditionnelle à moderne, plus un chanteur habillé en femme et qui chantait en dansant comme une femme des chansons d'amour oú il avait le rôle de... l'homme), et les diverses boutiques. Une bière à la main comme il se doit. En fait ça m'a rappelè l'Equateur l'été dernier, c'était beaucoup plus populaire que ce que j'avais pu voir jusqu'à présnt dans le Brésil plus policé, tout en étant résolument joyeux.

jeudi 19 juin 2008

L'açaí

Vous ne savez sans doute pas ce que c'est, mais si vous allez sur ce site qui parle des ''superfoods'' qui vous permettront de vous faire un régime de champion et de vivre en forme jusqy'à 260 ans, c'est en première position que vous le trouverez:

http://www.oprah.com/presents/2005/young/life/life_acai.jhtml

Là je vois Bébert qui se lève pour dire ''si les jeunes se mettent à croire à ces conneries on se dirige tout droit vers une génération de dépressif'' (paroles parfois attribuées à tort à Caradoc de Kaamelott: comme quoi les gens ne respectent plus le copyright de nos jours, la création dans notre pays va bientôt disparaître avec le patriotisme si en plus on ne sanctionne pas plus durement le téléchargement sur internet, c'est moi qui vous le dis).

Mais Bébert a tort et peut se rasseoir. Car l'acai proclame haut et fort que ''le gras c'est la vie'' (là encore, si vous attribuez ça à Caradoc...). En fait il fait le plein de ''bonnes'' graisses et c'est une nourriture aussi fatou (comprenez: nourrissante) que saine même pour le diététicien le plus parnoïaque ou (et surtout) pour le mannequin le plus anorexique.

Mais revenons aux fondamentaux. Déjà, d'où vient cette baie ? Car il s'agit bien d'une baie..Eh bien, elle est récoltée en Amazonie où les Indiens la mangaient déjà bien avant Christophe Colomb. Elle est restée très populaire dans cette région du Nord du Brésil ou, paraît-il les gens prennent plus de litres d'açai`que de lait chaque année (mais ils prennent quand même plus de bière me souffle-t-on dans l'oreillette). Parce que c'est la pulpe que l'on consomme, sous la forme de purée ou, parfois, de jus. Dans le Sud-Est du pays, comme l'Amazonie c'est loin et qu'il y a moins d'açai pour plus de monde, les gens ajoutent des céréales dans la purée pour rendre le tout plus fatou. les gens du Nord, puristes, prétendent que c'est comme rajouter du ketchup sur du confit de canard, mais je suis sans opinion.

Mais parlons de l'essentiel: le goût. parce que ce peut-être l'aliment du champion, mais personne n'a envie de manger comme un champion anglais... Eh bien, figurez-vous que c'est pas mauvais. Ça a presque un goût de mûres avec une légère pointe de chocolat. ceci dit, il est bien connu que la couleur, en l'occurence le violet foncé (légerement luisant à la surface à cause d'une pellicule de graisse), m'influence lorsque je dis que ça ressemble à de la mûre.

Une coupe de 500 mL est un repas complet, paraît-il. Je réserve mon jugement sur ce dernier point étant donné que ça ne me suffit pas quand j'en prends, mais que c'est aussi parce que j'ai un bel appétit en géne'ral. Mais il est vrai que ça peut faire un solide en-cas.

Je le recommande donc à ceux qui passeraient au Brésil (surtout au Nord, une fois de plus).

mercredi 18 juin 2008

Configuration spatiale de Rio.

Je vais essayer de trouver un plan parlant. En attendant, deux trois trucs.

Au Sud, les plages de sables fins, tournées vers l'océan. D'Est en Ouest: Leme, Copacabana (la plus longue), Ipanema, Leblon, et les plages de Barra de Tijuca. Ces plages sont bordées par des quartiers modernes de plus en plus riches en allant vers l'Ouest (Copacabana est déjà riche). A l'Est de Leme, il y a le fameux Pain de Sucre, qui est à l'entrée de la baie de Rio.

Au bord de la baie s'étalent les vieux quartiers, du Sud au Nord: Botafogo, Flamengo, Catete, Lapa et le Centre. C'est là que l'on peut voir de vieux immeubles élégants. Lapa est aussi LA zone oú aller le soir, c'est un peu le quartier Latin et la place Saint-Pierre (Toulouse) réunis. Le Christ Rédempteur se dresse a-dessus de sa montagne de 700 m, loin derriere Flamengo

Chaque quartier, globalement, est limité, et par la mer et par un morro (une colline) couverte de forêt et de maisons décrépies: les fameuses favelas. A chaque quartier la sienne, la ségrégation spatiale entre classes aisées et pauvres est donc marquée mais dans le même temps les deux types de quartiers sont très proches les uns des autres.

Le Centre est l'endroit oú il y a les plus hauts gratte-ciel, ça fait presque ville américaine je trouve (mais aussi peut-être [parce que je ne suis pas beaucoup allé en Amérique du Nord)

Au Nord du centre c'est globalement plus plat et se dressent les quartiers des classes moyennes moyennes (euh par opposition aux classes moyennes aisées) oú il y a le fameux Maracaña puis une immense favela encore plus au Nord.

La baie est fermée par un pont gigantesque (15km, soit moins long par exemple que celui qui enjambe le détroit de l'Oresund entre la suède et le danemark, mais quand même...) qui va jusqu'à niteroi, en face dans la baie. Je ne suis pas allé là-bas.

Rio...

Rio. Il fallait bien y aller un jour. Voilà qui est fait. Mais par où commencer ?

Le paulistano – habitant de São Paulo – a tendance a beaucoup sortir de sa mégapole tentaculaire et polluée pour visiter le pays. On le comprend. Le carioca – habitant de Rio de Janeiro – est beaucoup plus casanier. On le comprend aussi. Sa ville est tentaculaire, et polluée dès que le vent tombe. Mais le dimanche, s’il veut aller à la plage, il n’a pas besoin de sortir de la ville. Il n’en a pas non plus besoin s’il veut se mettre au vert. Et puis soyons honnêtes, le carioca a de fortes chances d’être déçu par les paysages qu’il peut trouver loin de chez lui. Et par la température, tropicale.

C’est que Rio est une belle ville. Mais cela, vous le savez déjà. Et j’ai passé un très beau week-end là. Ceci, vous vous en doutiez, et maintenant vous en êtes sûrs.

Passons rapidement sur les deux points noirs du week-end. D’abord, l’oubli à Cachoeira Paulista de l’appareil photo. C’est bête parce qu’il y avait vraiment masse de photos à prendre. Ensuite, contrairement à tous les dimanches, il n’y avait pas de match au Maracanã ce week-end. Tout ça parce qu’il y avait les éliminatoires de la coupe du monde 2010 de la zone sudaméricaine à la place du championnat national. Tous les Brésiliens ont ainsi pu assister à la télé à la piteuse défaite de leurs idoles à Asunción, 2-0 face à des Paraguayens qui ont passé la majeure partie du match à 10.

Le reste fut donc, comme je crois l’avoir déjà signalé, de la grosse balle. Ça a comencé comme expliqué ci-après.

Je suis allé à Rio dans la fin de matinée du vendredi. C’est une des chercheuses du CPTEC, une Brésilienne d’origine chinoise nommée Chou (prononcez « chow » à la brésilienne et non « chou » à la française), qui m’a emmenée, puisqu’elle rentre à Rio tous les week-end. C’était très sympa, on a parlé de ma Vallée* puisqu’elle venait de passer une semaine à Météo-France à Toulouse, de sa vallée (Rio) bien sûr, des ravages de la monoculture du café et du soja, et de beaucoup d’autres choses encore. Et elle a été très sympa, elle m’a déposé juste devant mon auberge de jeunesse à Copacabana, c’est-à-dire au Sud de la ville alors qu’on y rentre par le Nord.

Pour le reste, comme il y a beaucoup de choses à dire, je vais essayer de le faire en plusieurs morceau, chacun parlant rapidement d'un bout de la ville. Cela aura en plus l'avantage d'être un peu plus clair, pour éviter de perdre tout le monde dans les différents quartiers de Rio. Je vais donc procéder par zone géographique, plutôt que dans l'ordre chronologique.

* Pour ceux qui seraient désorientés par le terme, la Vallée au sens large est le berceau natal des gens du Sud-Ouest. Le pays où certes les poules n’ont pas de dents mais où magrets, confits et autres foies gras de canard vous sourient. Toulouse est bien sûr au cœur de la Vallée.

Bélèze ?

J'en parle parce que c'est exactement le genre de mot que l'on ne vous apprend jamais lorsque vous étudiez une langue. Mais il est quasi-indispensable ici au Brésil.

Et puis j'en parle aussi, même si peut-être dans le fond ça ne vous intéresse pas vraiment, parce qu'à force de l'entendre pour tout et n'importe quoi cinq cent fois par jour, je ne peux plus l'ignorer. Ce n'est pas vraiment un coup de gueule, mais c'est peut-être une manière de faire un thérapie (non j'exagère).

En fait il s'écrit beleza, mais il se prononce bien comme dans le titre (pour les gens qui ont l'accent méridional le plus marqué, Arnaud en tête, je précise que la prononciation est plus ''bélezz'' que ''bélèseu'').

Le mot, à l'origine, signifie exactement ''beauté'' en français.

Pour ceux qui connaissent Pimousse, il a le même emploi du mot PINT que celui que les Brésiliens ont de ce mot.

Pour ceux qui ne connaissent pas Pimousse, je pourrais me contenter de vous dire que vous perdez quelque chose. C'est vrai, mais ça ne vous avancerait pas beaucoup pour comprendre l'emploi de beleza. Je vais donc faire un effort explicatif, même si ce ne sera pas forcément évident.

Car beleza peut s'employer, lorsque l'on rencontre quelqu'un, pour dire d'un mot d'un seul ''salut, ça va?''. Ou juste pour demander si ça va. Ce à quoi il est coutume de répondre... beleza. Mais vous l'aurez compris, il y a vraiment beaucoup d'autres usages de ce mot. En gros dès que quelqu'un trouve quelque chose bien, beleza peut fuser. Ou pour demander à quelqu'un si une proposition lui convient. Ou encore... la liste est beaucoup trop longue en fait.

Pour finir, une conversation assez typique:
''Oi, beleza?
- Beleza. Vai vir anoite?
- Sim mas vou chegar atrasado. Beleza?
- Beleza.''

Que l'on peut traduire par:
''Salut, ça va.
-Tout baigne. Tu viens ce soir?
- Oui mais je vais arriver en retard. Ça te va comme ça?
- Ouais ouais.''

Précision linguistique

De Renné, de l'X, Brésilien de son état. C'est au sujet d'un très vieil article (sur les différences entre le français, l'anglais, l'espagnol et le portugais) donc je suppose qu'il y apeu de chances pour beaucoup d'entre vous de lire ce commentaire. Mais je recommande particulièrement sa lecture pour éviter des fachosités (néologisme tiré de fâcheux et non pas de facho) une fois au Brésil. Encore une fois, merci à Renné pour cette précision.

Remarque : au Brésil, "pinta" en language d'enfant veut dire "bite". C'est un mot dérivé de "pinto", qui lui est masculin. Conclusion : on fait quand même bien de ne pas risquer de demander "uma outra pinta" dans un bar chez nous...

mardi 17 juin 2008

Déja`la fin...

Il ne reste que deux semaines de stage. Au moment d’affronter la dernière ligne droite, qui va plutôt ressembler à un 110 mètres haies qu’à un 100 mètres, je me rends compte que ce séjour au Brésil est jusqu’ici passé très, très vite. Cela signifie que je ne me suis pas ennuyé, ce qui est bon signe. Mais j’avoue que je serais bien resté plus longtemps ici, même si les circonstances en ont décidé autrement.

En réalité, c’est maintenant que je comprends pleinement pourquoi les professeurs de l’Ecole conseillent de faire un stage plus long lorsque l’on part loin.

C’est qu’il y a quand même un temps d’adaptation, surtout lorsque l’on a du mal à comprendre la langue en débarquant sur le lieu de stage. Et cette adaptation doit se faire et pendant les heures de « travail » et en-dehors.

Pendant les heures de travail parce qu’on découvre des connaissances et des méthodes nouvelles. Du coup, il faut le temps de plus ou moins tout assimiler avant de vraiment voir où on va. J’ai pu avoir, globalement, la sensation de devenir de plus en plus efficace pendant la durée du stage. Mais le stage est aussi une découverte d’un milieu de recherche, et donc même au labo, on ne parle pas que de science. Parler anglais ne suffit pas puisque les conversations se font en brésilien (normal).

Mais c’est surtout en-dehors du lieu de stage que je sens que je « m’éclate » de plus en plus. Je parle désormais bien, alors qu’au début mon portugais hésitant et ma compréhension pas automatique faisaient que j’étais plus spectateur qu’acteur dans les conversations à plusieurs.
Et c’est seulement en vivant avec et comme les gens d’un pays que l’on peut un peu devenir comme eux (pour les bons côtés en tous cas) et donc s’insérer totalement. En tout cas dans un pays comme le Brésil dont la culture n’est pas si éloignée de la nôtre.

Et puis c’est vrai que pour ce qui me concerne, il y a quand j’arrive dans un milieu que je ne connais pas, une peur un peu exagérée et un peu bête de ‘gaffer’, de faire ou dire le truc qu’il ne faut surtout pas faire ou dire. Et je mets donc un peu de temps à me dérider complètement. Ce qui fait que je m’éclate beaucoup plus, où que j’aille, vers la fin…

Pour moi, l’insertion a pris, grosso-modo, deux mois. Et c’est vrai que dans ce cas c’est mieux de rester 4 mois que 3.

Surtout que le Brésil, c’est de la balle…

PS Je vais essayer de taper deux trois articles ces jours-ci, un sur l’açai (vous ne savez pas ce que c’est hein !), un sur Rio, et aussi raconter la fin de mon aventure en montagne en suspens…

mercredi 11 juin 2008

Jours fériés.

Les Brésiliens ont, comme tous le monde, des jours fériés nationaux. Mais ils ont aussi des jours fériés locaux. Comme le Brésil est un pays de tradition chrétienne, les jours fériés nationaux correspondent assez bien à ceux qu'on a en France (même s'il n'y a pas de lundi férié à Pentecôte). Les jours fériés locaux sont également dus à cette tradition. c'est ainsi qu'ici, à Cachoieira Paulista, les festivités de la São Antonio (ce brave Tonio étant le saint patron de la ville), étalées sur deux semaines, se finissent en beauté lors des 13 14 et 15 juin. cela donnant, au pasage, un vendredi férié. Il y a quelques temps l'administration considérait que l'INPE n'est pas Cachoeira Paulista, mais la décadence de la recherche brésilienne aidant, le 13 sera férié pour moi aussi.

Par contre je ne serai pas là pour assister aux festivités. J'en profiterai pour visiter Rio, ce que je n'ai toujours pas fait à quelques deux semaines de la fin de mon séjour ici. Or aller au Brésil, qui plus est dans le Sud-Est, sans visiter Rio, c'est tout aussi criminel que de passer par le Nord de la France sans visiter Paris.

'Tenue correcte exigée

Hier je voulais, pour changer, travailler depuis mon logement et non depuis le CPTEC. Je me suis donc levé plus tard que d’habitude : je n’avais pas à aller marcher jusqu’à l’entrée principale pour que quelqu’un qui y passe me prenne (le matin il y a du trafic entre 7h et 8h30). Je vais prendre le bus de l’institut qui passe juste devant le logement à 11 h, me dis-je (il y a des bus spéciaux pour les gens qui travaillent ici, étant donné les distances, hénaurmes).

Et, alors que d’habitude je m’habille aussi pour résister à la climatisation zélée du CPTEC, c’est-à-dire pantalon et T-shirt avec un sweater à portée de main, hier je m’habille, pour changer, seulement en fonction du temps : grand et chaud soleil à quelques jours de l’hiver austral (je suis à une centaine de kilomètres au Nord du Tropique du Capricorne). Ni une ni deux je mets un short, plus tongs et T-shirt.

Le couac arrive quand je prends le bus. Le chauffeur me dit que je ne peux pas monter en bermuda. Je le regarde avec des yeux ronds car je n’ai pas l’impression d’être en maillot de bain quand même. En fait, bermuda, c’est tout simplement le mot pour désigner un short. Je lui dis que je ne savais pas, et il me laisse passer.

Pendant le trajet, je me renseigne et j’apprends que dans les institutions publiques brésiliennes le port du short n’est pas toléré. Les tongs non plus. C’est baleau me dis-je alors, à quoi ça sert de pouvoir monter dans le bus si je ne peux pas rentrer une fois sur place. Deuxième réflexion : eh bien je vais rentrer quand même. Non mais sans blague, venant d’une école où des militaires répètent régulièrement que shorts et tongs c’est pas sérieux, on va pas me faire le coup. Surtout qu’il me semblait être déjà rentré en short (en tous cas avec des tongs c’est sûr).

Je n’avais oublié qu’un détail : le vigile à l’entrée. Ce coup-là d’ailleurs c’était un gros détail, mais venons en plutôt au fait. Le vigile me demande si j’ai l’intention de me changer une fois dans le bâtiment, et là je commets ce que l’on appelle communément THE innocence. Mes yeux s’arrondissent comme ils le firent avec le conducteur du bus, et je lui réponds, mais non quelle idée. C’est le moment où il assène alors—CRRAAAC – que je ne peux pas rentrer comme ça. Là j’essaie de lui expliquer que je ne savais pas, qu’en France ça ne choque pas, mais il sort l’arme fatale du fonctionnaire-bureaucrate, Brésilien de surcroît (et en dépit de la réputation légendaire de notre service public national, c’est la bureaucratie brésilienne qui gagne le France-Brésil). Il appelle, et pas moins de deux numéros, pour que des gens avec qui je ne peux pas discuter assurent que je ne peux pas rentrer.

Enfin tout ça veut dire que pour rentrer il faut aller chercher le pantalon qui a 35 minutes à pied et revenir, sachant que je n’ai ni voiture, ni tapis volant, et que le prochain bus part dans six heures. Là j’en vois s’esclaffer de rire, ah ah il va nous raconter une belle subaïsse, etc etc. *** Subir subir subir, c’est un maniaque de la subaïsse, il aime subir d’ailleurs. Envoyez-le quelque part et il subit…*** Bon bon bon… Il ne faut pas non plus exagérer. Je ne voulais pas me taper le chemin à pied, et fort heureusement je suis tombé sur une bonne âme qui m’a emmenée en voiture.

Moralité : ici les chercheurs en tongs et chaussettes restent dans les universités. Et on ne badine pas avec les institutions publiques. Je l’avais vu quand la fausse ‘disparition’ de gens travaillant dans un institut avait causé un certain émoi médiatique, il y a quinze jours. D’une certaine manière cette obligation de paraître sérieux de tout le secteur public s’explique par la conviction que le Brésil doit jouer sur un pied d’égalité avec l’Europe et les Etats-Unis. Cela se traduit d’ailleurs dans la politique extérieure du pays, qui notamment prend en général très mal les mesures restrictives à l’encontre des ressortissants brésiliens (et applique à son tour des mesures embêtantes, expliquant partiellement que je n’ai pas pu avoir de visa, l’autre partie de l’explication étant que le service public n’est pas forcément fichu de transmettre les documents requis par l’ambassade). Cela se traduit aussi lorsque l’on montre que l’on sait mobiliser des secours comme un grand lorsque l’on croit un Européen perdu dans les montagnes du Sud-Est…

PS Vous aurez bien sûr reconnu, entre ***, un plagiat, quoiqu’assez pauvre, de l’immortel clip « tuer tuer tuer » tiré d’une émission de ‘Strip tease’ et disponible sur YouTube.

Reprise ! et explications

Non je ne suis pas mort, mais après les découvertes de Bertrand et Thirry j'ai décidé de changer de plateforme, pour celle-ci qui estcelle de Google (c'est un endroit presque institutionnel donc).

Bertrand a en efffet découvert ces plaintes,

http://www.blog-politique-a-babord-toute.fr/2008/05/12/a-babord-toute-pirate-par-compteurcc/#comment-876

http://www.blog-politique-a-babord-toute.fr/2008/05/16/a-babord-toute-de-nouveau-attaque-par-compteurcc/

http://www.sos-homophobie.org/index.php?menu=1&menu_option=15&news=10&PHPSESSID=60b8efc3bfea0997de1857b7be5efba2#chap10

qui accusent pêle même le webmaster de bloguez.com d'être homophobe et antisioniste (et en général les antisionistes affichés ne sont pas très loin de l'antisémitisme) en plus d'être islamiste peu tolérant, et le compteur d'être intrusif. J'en profite pour préciser que vérification faite ''à babord toute'' est un blog de gauche mais non d'extrême gauche, comme le nom pourrait le laisser penser.

Il y a un truc qui s'appelle la présomption d'innocence je sais, mais il y a effectivement dans la charte de bloguez.com un article banissant en gros le contenu homosexuel pouvant choquer les âmes enfantines et sensibles, ce qui est pour le moins étonnant étant donné que le contenu ''adulte'' est déjà proscrit par un autre article... et que cet article arrive juste après ceux interdisant la pédophilie et l'incitation à la prostitution.

Mais comme ce blog est mieux fait, et que quand même, on n'est jamais trop prudent (principe de précaution vs présomption d'innocence) j'ai finalement décidé de suivre mes amis ici.

C'était bien relou dáilleurs de recopier tous les articles, avec les commentaires par dessus le marché. Etant donné l'état de l'ordi, ça a pris du temps d'ailleurs, et ça explique pas mal l 'interuption dans le postage...

Partira, partira pas ?

Le week-end dernier (31 mai et1 juin) c'était repos, j'en avais bien besoin. De toute façon le front froid venu du Sud avit pourri le temps à 300 kilomètres à la ronde. Et ce de manière parfaitement isotrope (ie dans toutes les directions). Pas idéal pour visiter.
Mais ce week-end, hors de question de rester glandouiller. Je repartirai à l'aventure sur les pistes du Brésil. Je partirai cette fois-ci camper (camping plus ou moins sauvage, en tout cas pas dans un camping oú les gens jouent à la pétanque le verre de petit jaune à la main) sur la côte. J'en profite pour demander instamment à tous ceux qui me lisent de ne pas appeler les secours s'ils découvrent lundi ou mardi matin que je n'ai pas encore posté sur le blog depuis le débutde la semaine, entretenant ainsi l'illusion que j'ai pu me perdre dans la forêt entre deux plages, ou qu'un moustique géant m'a dévoré. Par pitié pour moi... et surtout pour les secouristes brésiliens.


Sauf que tout dépend du temps. Alors que je pars avec des gens qui travaillent à la prévision du temps, et qu'ils m'avaient asuré lundi que la situation ne ferait que s'améliorer jusqu'au week-end, un front froid mesquin et virulent est remonté du Sud à toute vitesse pour déjouer totalement les pronostics, tel la Grèce lors de l'Euro 2004. C'est le bruit chantant, continu et parfois un peu déprimant de la grosse averse qui m'a réveillé ce matin. Ranimant un débat central dans nos sociétés: peut-on faire confiance à la météo?
A suivre...

Pas beaucoup de temps...

Bon vous allez sans doute trouver que raconter un week-end, qui plus est celui d'il y a 10 jours, en plusieurs épisodes, c'est un peu exagéré... Je vois même des petits malins là, massès devant la porte, qui osent crier ''rembourser''. Ce sont d'ailleurs des innocents puisqu'ils n'ont rien payé. Mais laissons-les broûter dans les pâturages de l'erreur et répondons d'un pas décidé à la question centrale: maisque fait l'administrateur de ce blog?
Eh bien, le fait est que j'ai pas toujours le temps de remplir correctement ce blog. Il faut dire que mon brésilien de plus en plus performant me permet d'augmenter toujours plus mon interaction sociale. Comme d'autre part j'ai plus de travail qu'au début du stage, le temps libre pour écrire des articles s'amenuise comme peau de chagrin. Le temps de sommeil aussi d'ailleurs, ne croyez pas que je dors comme un loir et que je m'en serve insidieusement comme excuse pour ne pas remplir ce blog.
Pour résumer: le jour l'ordinateur me sert à travailler, et ça devient très rare quand je le croise le soir (Tant mieux d'ailleurs).

Into the wild, part I

Bon… parler malentendus et faits divers, c’est bien, mais c’est pas mal aussi de raconter ce fameux week-end qui a fini de façon aussi grotesque. Parce que c’était de la balle. En bref une randonnée prévue pour trois jours (quatre en fait) dans des montagnes pas très hautes (moins de 2500 mètres), mais c’était une vraie aventure à cause de la végétation autrement plus dense que dans les prairies et forêts de la montagne française.
Tout a commencé à minuit le jeudi soir, quand, affaires prêtes, tout le monde s’est retrouvé au même endroit pour dormir 4 heures avant le grand départ. Voici les aventuriers au réveils, avec les sacs s’il vous plaît (je sais je fais une sale gueule sur la photo, mais j'ai une excuse: je ne suis pas très matinal).
De gauche à droite, deux Gauchos (comprendre non pas ''gauchistes'' ni ''Argentins'' mais: ''habitants du Rio Grande do Sul, Etat le plus au Sud du Brésil''), le premier (Carlos) pouvant se décrire comme un Pierre Verry (un baroudeur sympa de l’X) et le deuxième, Henri, étant celui qui va redescendre le lendemain. Et à droite avec ses faux airs de Tintin, Edson le Jap’ (bien qu’il n’ait pas grand-chose de Japonais). Rappelez-vous que cette photo aurait valu de l’or à notre retour. Dans (ou sur) les sacs, de quoi manger pour plus de trois jours, un miniréchaud à gaz de campeur, 14 litres d’eau, 2 tentes, 3 sacs de couchage, 2 édredons (pour ceux qui auront compté et remarqué qu’en temps normal 4 personnes ne rentrent pas dans 3 sacs), 3 tapis de sols, près de 2 mètres carrés de carton (je n’ai pas trouvé de tapis de sol), et force vêtements chauds. Plus quelques médocs en tous genres.
Donc, départ des quatre aventuriers de Cachoeira Paulista le vendredi à l’aube. Deux petits trajets en bus, arrivée dans la petite ville de Piquete vers huit heures du matin. Là on essaie de trouver des gens qui nous prennent en stop jusqu’au début du trajet, qui est encore à 20 kilomètres. Le chemin est excentré et comme on est beaucoup, c’est pas simple. Finalement le système D à la Brésilienne s’enclenche, l’un d’entre nous revient vers Piquete (entre-temps on avait déjà fait 1 km pour rejoindre le chemin qui va spécifiquement vers le début du parcours) et va trouver le cousin d’un ami (ou un truc comme ça : quelqu’un qu’il connaissait vaguement) qui accepte de nous amener pour 15 reais (6 euros) par personne. C’est pas cher pour 20 kilomètres, étant donné que la route n’est pas super bonne en plus. Ceci dit le chauffeur se régale et fait le fou-fou entre les virages, et de freinage en dérapage on arrive au départ du trajet, qui est un peu comme un gîte d’étape. Là, discussions avec les gens qui sont là, qui nous expliquent un peu la balade, passe le Japonais (ou Brésilien d’origine japonaise) qui a ouvert le chemin là-haut, et qui comme tout vieux montagnard qui se respecte, est toujours à fond pour parler de son milieu naturel. On décide de manger puisqu’entre l’auto stop le trajet et les discussions il se fait onze heures, et qu’on s’est levés tôt.
On part avec un guide, qui va nous escorter jusqu’au pic des Marins (prononcez : Marinnz, pas Marin), et surtout nous attendre dimanche soir à la fin de la balade, pour nous ramener à la gare (routière) la plus proche. J’ai appris plus tard que c’était pas ça qui était convenu, qu’au départ il devait plus ou moins nous aider à un moment dans la traversée (en plus de nous attendre à la fin) et que donc on s’est plus ou moins faits avoir (en tout cas ce qui est sûr c’est qu’on a payé 50 reais chacun, soit 20 euros…).
Bref… la montée ne pose pas vraiment de problèmes. Le chemin n’est pas toujours évident mais le guide le connaît par cœur. Il nous explique, pour la suite du chemin, qu’il ne faut pas faire comme la plupart des gens qui sont des innocents et qui à une bifurcation prennent toujours le chemin qui leur semble le plus facile, alors que ce n’est pas toujours le bon. Une méthode pour ne pas se perdre : chercher les cairns (qui sont quelques pierres empilées par le randonneur altruiste pour indiquer le chemin à ceux qui viendront derrière lui). Et de nous expliquer que c’est infaillible, sauf dans le cas où l’altruiste est surtout un brave couillon et qu’il met des cairns sur le mauvais chemin… Voilà qui nous avance. On arrive en vue de la ligne de crête, où le guide nous dit aimablement au revoir. Il nous reste une heure pour arriver au coucher du soleil en haut du pic. On s’aperçoit que sans le guide ce n’est pas aussi simple ce chemin. En fait il n’y a pas de chemin et c’est plutôt de la roche bien uniformément répartie sur la partie haute. Cette photo, prise le lendemain, l’illustre bien.

Je préfère préciser qu’on est montés par l’autre côté de la montagne (on ne sait jamais ce que les gens peuvent bien imaginer).
On est arrivés juste juste à temps pour le coucher de soleil, et en même temps que la mer de nuages juste en-dessous. Scéance de photos-à-la-con-pour-se-la-péter-un-peu obligatoire. En tout cas les Brésiliens adorent ça, de manière générale on a parfois l'impression qu'ils ont l'appareil photo sous la main en permanence . Encore un héritage de l'immigration japonaise...

Ensuite, il fait noir et il fait froid, on se couvre, on mange et on se couche. Il faut être en forme pour le lever de soleil le lendemain, qui va être de la balle. Fin de l’épisode 1. Que feront nos 4 aventuriers le lendemain ? Auront-ils assez d’eau jusqu’à dimanche soir ? Comment trouver son chemin et passer lorsqu’il n’y a plus de chemin et pas de passage ? Pourquoi les gens font-ils de la montagne alors que c’est beaucoup plus facile de marcher le long du canal du Midi et qu’en plus, ça fait beaucoup moins suer ? Pourquoi l’orangina rouge est-il si méchant ? Toutes ces questions trouveront leurs réponses, et vous saurez en plus qui est Alexandre Grothendieck, comment on cuisine une aubergine et comment on prépare un déglingo.

Portunhol

C'est une langue , quoiqu'informelle. Un málange de portugais et d'espagnol. Il est parlé au Brésil dans le Sud, près de l'Argentine et de l'Uruguay. Il est aussi parlé de l'autre côté de ces frontières. Il est, enfin, parlé par ceux qui arrivent au Brésil en sachant parler l'espagnol mieux que le portugais. Moi par exemple, même si mon portunhol est de plus en plus mâtiné de brésilien.

Car il n'y a pas un, mais des portunhols. Chacun le sien, si l'on peut dire. Le tout étant d'^etre compris par les Brésiliens. C'est donc, plus qu'une langue, un langage individuel qui évolue avec le temps...

En fait, je pourrais dire que je parle, de plus en plus, le Brésilien. Mais à chaque fois que je ne connais pas le mot, me vient l''equivalent espagnol. Ça peut marcher en portugais, ou ça peut vouloir dire autre chose ou rien du tout. Dans ce cas, mieux vaut avoir un ''gaucho'' du Sud du Brésil sous la main, qui comprenne ma langue.

Et puisle portunhol, ça a l'avanteg d'être une langue oú chacun a son propre accent. Car on peut parler Brésilien avec un des multiples accent régionaux (par exemple, les gens qui ont grandi dans la région de Sao Paulo prononce les ''r'' exactement comme des Anglais), mais je n'ai aucun de ces accents. J'ai juste l'accent de quelqu'un qui parle l'espagnol. Je pensais pourtant m'être bien amélioré, jusqu'`a ce qu'une Péruvienne qui travaille ici détecte en 5 secondes que je parle espagnol (rien qu'à la façon de parler).

Ensuite, une question annexe est de savoir si je parlerai encore esagnol à mon retour, ou si je ne parlerai plus que le portunhol...

Un petit tournevis...

Hier soir a commencé la fête de la ville, qui va durer 15 jours et qui va être de la grosse balle. Tous les soirs des groupes locaux (coutry brésilienne assez souvent, c'est assez cocasse) vont mettre le feu à la place principale, tandis que pas mal de bars ont poussè sur cette même place pour offrir à biore et à manger.

Un de ces bars m'a dès hier soir permis de go^ter un breuvage qui mérite d'être porté à l'attention des Oenologues alternatifs, toujours à l'affût de nouvelles manières d'accomoder le vin pour pouvoir le boire, m6eme s'il s'agit de la plus affreuse des piquettes. Il s'agit d'une boisson mélangeant vin et ananas, le tout ''dilué'' avec du lait concentré. C'est ma foi tout-à-faity potable (même si les avis des Brésiliens restent partagés) et même plutôt bon.

Tant que j'y suis, si vous avez un jour un problème pour boire un vin, parce qu'il râpe trop la gorge, je vous donne la recette du fameux tournevis, bientôt dans tout les bars de France et de Navarre (depuis le plus crassou jusqu'au plus classou). C'est très simple: un fond de sirop de citron, on complète avec la piquette et le tour est joué. Le vin est adouci, rendu potable, aromatisé. Et ça réduit le gaspillage...

Faux amis...

Certains prétendent que je subis tout le temps, et ici aussi (référence à ma mésaventure médiatisée de la semaine dernière). Je leur demanderai juste dde faire preuve d'un peu plus de discernement, surtout qu'ici les choses ne sont pas ce que l'on croirait quand on est français.

Deux ''faux amis'' pour illustrer ce fait:

Subir se traduit, comme en espagnol du reste, par ''monter'', et s'emploie par exemple pour une montagne ou un escalier (attention pas de gaffe: on ne dit pas ''subir uma menina'', d'abord parce que c'est macho et inéle'gant en français et qu'après on dit que les Français sont de gros sales, ensuite et surtout parce que le Brésilien ne comprend pas).

Galera est un mot qui désigne l'ensemble des potes, ou des camarades dans une situation particulière (note pour Rodrigo: cet ensemble est toujours fini, il n'y a aps d'exception). Exemple d'emploi:David L, Clankestin, à une réunion kès: ''Galera, cette nuit du Styx va être de la balle''', et non ''Quelle galera, vais pas pouvoir utiliser le déglingo pendant la nuit du Styx''.

Morale: méfiez-vous des apparences et de vos préjugés...

Morale 2: Bisous à tous... (totalement gratuite mais elle fait toujours plaisir...)

Prévision du temps

Tous les jeudis à 15h30, dans le hall du CPTEC (Centro de Previsao de Tempo e Estudios Climaticos)a lieu la prévision du temps pour le week-end et ce, dans toute la région. A la fois à Rio et à São Paulo, à la montagne et à la mer. Privilège du ''Météo-France'' Brésilien. Tout ça est commenté par une des personnes qui travaille à la prévision du temps. Y'a des fronts froids, du vocabulaire technique, et on se croirait presque à la télé.
Sauf que, me direz-vous, c'est inutile tout ça, pour voir quel temps il va faire le week-end, c'est aussi bien d'ouvrir internet et d'aller sur le site du CPTEC. Puis de taper le nom de sa ville et paf, pastèque. D'ailleurs des gens d'ici pensent visibelemnt pareil et viennent seulement à la fin de la présentation.
Pourquoi diable font-ils ça? Parce qu'il y a à l'issue (omme on dit), un petit buffet pour discuter et se remplir la panse. D'ailleurs les Brésiliens, pragmatiques, font en général ça dans cet ordre. C'est sympa et c'est bon. De quoi prendre des forces avant le foot du jeudi soir...

Parlons un peu de foot...

Hier soir, j'ai pu assister (depuis le poste de télé) à l'équivalent de la coupe d'Europe en Amérique du Sud (la Libertadores). C'était la demi-finale aller. A ma droite, le dernier représentant brésilien, j'ai nommé le Fluminense, un des 4 clubs de Rio qui jouent en première division. A ma gauche, dernier représentant argentin, le club du grand Diego, j'ai nommé Boca Juniors, 6 fois vainqueur de la compétition et tenant du titre. Il faut savoir que l'Argentin est á l'amateur de foot Brésilien (je devrais dire: au Brésilien) ce que l'Anglais est à l'amateur de rugby Français, à savoir l'ennemi héréditaire. mais les raisons de la détestation (outre le fait qu'il ságit du grand rival régional) sont différente: si les Anglais sont appréciés à leur juste valeur pour leur jeu inesthétique, tous les Sud-Américains (et pas seulement les Brésiliens) reprochent aux argentins d'^etre de fieffés tricheurs et de sacrés mauvais joueurs. Les Ritals d'Amérique.
Le match se déroulait à Buenos Aires donc chez le Boca. Température en-dessous de 5 degrés, mais on ne pourra pas reprocher aux instances du club de ne pas chauffer les suppporteurs avant-match, comme en témoignent les chorés de pom-pom girls bien charmantes, vêtues aux couleur du club (jaune et bleu).

Puis entrent les équipes, le Boca et le Flu (en vert, rouge et blanc). Puis la compo des équipes: bien sûr je ne connais aucun joueur, à part Riquelme comme numéro 10 argentin. Les joueurs Brésiliens sont contents d'être là, c'est la première fois que le club va aussi loin dans cette compétition.

Puis commencent les choses sérieuses. C'est agréable comme partie, mais comme attendu le niveau et le rythme ne sont quand même pas ceux de la champion's League. Boca est l'équipe qui fait le plus de passes, et globalement c'est l'équipe qui domine. Bien sûr Riquelem est le joueur le plus dangeureux, c'est lui qui organise les attaques. Par contre tous les joueurs Brésiliens sont très techniques, même les défenseurs. Du coup ça fait moins de passes: je récupère le ballon en défnse, la première chose que je fais c'est d'accélérer et de dribbler l'attaquant en face, ensuite seulement je lève la tête pour faire la passe. Le pire c'est que ça marche, et qu'on voit pas l áttaquant récupérer le ballon pour aller tranquillement défier le gardien.

Parlons un peu du résultat aussi: finalement ça a fait 2-2, ce qui est bon pour les brésiliens (la Libertadores aussi valorise les buts marqués à l'extérieur). les argentins joueiant mieux, ils ont mené deux fois grâce à deux buts du Zizou local (un but sur une action d'école et un coup franc tiré après deux minutes de discussions surréalistes entre les joueurs et l'arbitre), mais à chaque fois ils se sont fait reprendre: d'abord sur un coup franc '' dans le paquet'' oú le seul joeur à comprendre qu'il fallait sauter était brésilien, puis sur une belle bourde de leur goal.

Enseigenemnts du match: les commentateurs brésiliens sont tout aussi pourris que les français, et en plus il y a des pubs qui défilent à l'écran pendant les matches; mais c'est toujours aussi bon quand ils crient gooooooooooooooooooooooooool. Quant aux Argentins, ils n'ont pas usurpé leur réputation de tricheurs et de mauvais joueurs, après avoir contesté les décisions de l'arbitre pendant la moitié du match et avoir plongé dans la surface adverse comme si c'était une piscine olympique. Quant au top niveau sud-américain, c'est technique, c'est pas forcément désagréable á regarder, mais ça a pas l'intensité d'un Barça-Chelsea des familles.

Ceci dit le calendrier brésilien est aussi infernal que celui du Stade Toulousain: on comprend donc que les joueurs ne soient pas physiquement super au taquet cent pour cent du temps. En effet, il y a comme en France le championnat national à 20 clubs et l'épreuve continentale. Il y a aussi la coupe nationale, qui se joue en matches aller et retour, et surtout, cerise sur le gâteau, le championnat de l'Etat (puisque, rappelons-le, le brésil est un Etat fédéral), qui se dispute sous la forme de championnat régulier plus playoffs. Ces championnats sont difficiles et une équipe de deuxième ou même de troisième division brésilienne y a sa chance (4 équipes en Série A Brésilienne dans l'Etat de sao Paulo, mais d'eux d'entre elles n'ont pas joué les play-offs), preuve que le niveau est très resserré.

Un autre fait divers...

C'est l'histoire d'un groupe de rendonneurs qui font une belle balade dans la région oú je suis: ils montent au ''pico dos Marins'' (deuxième sommet sur la photo en partant de la gauche) à 4 le vendredi 23 mai. L'un d'eux avait prévu de redescendre le lendemain, les autres de faire une traversée de 30 kilomètres à toute crête jusqu'à l'Itaguaré (celui qui a une belle tête de pic, sur la droite). Il se joignent à deux autres randonneurs pour cette aventure. Ils sont donc 5, quatre Brésiliens et un Français, stagiaire dans la région, à entreprendre la traversée. Détail topographique qui a son importance: d'un côté c'est une large vallée peuplée et de l'autre des montagnes plus basses que celles sur la photo, mais des montagnes quand même.
Maintenant, les faits. Les randonneurs arrivent au sommet de l'Itaguaré dimanche 25 mai en début d'après midi et repartent à 3 heures pour redescendre avant la nuit, qui tombe peu avant 6 heures. Suf que la route qui descend est plus difficile à trouver que prévu, alors même qu'il est hors de question de descendre en-dehors de la piste, car la végétation est à peu près impénétrable. D'autre part les gens qui ont fait l'itinéraire sont joueurs: ils mettent des cairns de temps à atres, mais pas quand il y a une bifurcation entre une fausse piste qui a l'air d'^etre la vraie, et le bon chemin qui est caché par des buissons voire même des rochers (le lecteur qui a suivi l'explication remarquera à juste titre que le rendoneur inniocent ne voit pas là de bifurcation mais juste un seul chemin qui va s'arrêter 200 m plus loin dans une végétation d'une densité sans doute supérieure à celle du plomb). Du coup aller d'un cairn à l'autre n'est pas toujours facile.

résultat: à 5h de l'après midi, nos 5 larrons sont à eu près sûrs de la sortie, mais ils savent qu'ils n'arriveront pas en bas avant la nuit et qu'il n'est pas possible de camper en bordure du chemin dans la forêt. Alors même qu'il y a un endroit spécialement prévu pour camper juste en-dessous de la crête près du pic. Ils ne rentreront donc que le lundi.

ils ont déjà essayé de prévenir quelqu'un de leur retard, mais il n'est pas toujours possible de téléphoner en montagne. Juste avant la nuit le Français a une fausse bonne idée, aller sur la crête qui donne sur la vallée peuplée (alors qu'on était de l'autre côté). De là on peut téléphoner, et c'est ce qu'il fait pour éviter que quiconque s'inquiète d'un retour tardif. Comme il n'utilise pas beaucoup son téléphone ici (question de coût) à part comme réveil, il n'apas de numéros brésiliens et appelle donc vite fait papa maman pour prévenir que tout va bien, dire exactement oú il est, qu'il est retardé dans la montagne parce que la sortie est`pas simple à trouver, et demander de prévenir le tuteur de stage qu'il ne sera pas là demain.

Sauf que, malentendu, la famille inquiète a plus compris ''perdu'' que ''retardé''. Et là tout s'enchaîne, le maître de stage averti se trouvant pour son trvail à Manaus, à quelques milliers de kilomètres du Sud-Est Brésilien, transmet l'info à sa femme. Les secours sont avertis, l'institut public oú le Français effectue son stage aussi. Le consulat de France à São Paulo également, bien sûr. Entre temps certaines informations importantes ont été perdues par téléphone arabe, et le groupe est pratiquement porté disparu.

Puisque c'est un étranger qui a appelé et qu'il travaillait dans un institut public, tout ça intéresse les médias. Pendant que les 5 laissés-pour-morts descendaient tranquillement pour revenir chez eux, ignorants des recherches qui avaient commencé à 30 kilomètres de là, au '' pico dos Marins'' oú ils étaient passés deux jours avant, tout le Brésil apprend la disparition de trois individus, un Français répondant au nom Charles Roger (ouRoge, ou Rouge, selon les versions), un Brésilien nommé carlos Moura, et un troisième encore inconnu.

La suite ne manque pas de sel non plus, puisque les bulletins de nouvelles trouvés sur le Net dans les médias les plus sérieux ressemblent à ceci.

http://g1.globo.com/Noticias/0,,LTM0-5597-11276,00.html
D'autres relatent l'appel désespéré d'un Français, à la fois à sa famille, à un pote à Manaus et à sa femme (celle du français, pas de son ''pote'' (!)).

Je vais essayer de donner mes impressions sur cette histoir un peu plus à froid, parce qu'après un bon week-end, juste un peu plus lomg que prévu, ça fait quand même très bizarre que tout le monde me demande si je suis entier, et de tout raconter (même si ça part d'un bon sentiment) et c'est même un peu énervant quand des journalistes appellent sur mon portable pour essayer de m'interviewer. Tout ça pour un malentendu au sujet d'un coup de fil destiné au départ à tranquiliser tout le monde...

Le truc qui est navrant dans tout cela, c'est que des secours ont été mobilisés pour rien. Dans un autre pays que le Brésil, cela aurait pu avoir un sacré coût.

Un fait divers bien sordie

Ça s’est produit peu après mon arrivée, et pendant un mois les médias n’ont parlé que de ça (et de foot, bien sûr). Je vais donc faire un effort (même si les faits divers c’est pas trop mon truc) et vous raconter un peu tout ça.

Le fait divers, donc, est sordide. Isabella, une petite enfant de cinq ans, est balancée vivante après avoir été préalablement étranglée depuis le Xème étage (X supérieur ou égal à cinq mais je sais plus exactement) d’un immeuble de São Paulo comme il y en a des dizaines voire des centaines de milliers. Je vous déconseille d’essayer ; en tout cas elle en est morte. Il semblerait que ce soient papa et la belle-mère (madrasta en portugais quand c’est la nouvelle femme de papa et non la maman de l’amour de sa vie : le français pense assez vite au flatteur mot de marâtre…) qui soient à l’origine du jet.

Sordide mais finalement assez banal, me direz-vous, dans un pays où le taux d’homicides reste un des plus élevé au monde (dans la catégorie « pays en paix » je précise, les Irakiens sont bien meilleurs sinon). Oui mais on n’est pas, par exemple au Capão Redondo, favela de la périphérie de São Paulo, où il y a quelques années encore l’espérance de vie des jeunes hommes plafonnait à… 27 ans, et où tout le monde ne mourrait pas d’accidents de la route. Cet immeuble est occupé par la classe moyenne. Donc, ça émeut la ménagère de moins de cinquante ans, qui se dit que ça aurait pu arriver près de chez elle. Et donc, couverture médiatique.

Surtout qu’il y a eu des rebondissements. Le couple a clamé son innocence malgré les preuves qui s’accumulaient, comme par exemple les témoignages de voisins qui ont entendu la petite hurler cinq minutes avant le meurtre : « papa, papa, empêche-la ». C’est son droit, surtout que la présomption d’innocence ça existe. Oui, et c’est justement ça qui rend le jeu intéressant. C’est ça qui a fait que pendant pas mal de temps, pendant que la défense réussissait à éviter l’arrestation, il y avait chaque jour un nouvel élément de preuve, ou un nouveau démenti du couple, qui est même allé jusqu’à donner une interview larmoyante et très médiatisée pour clamer son innocence. Voilà des infos en forme de telenovelas (ces séries qui passent en gros de 5h à 10h tous les soirs sur toutes les chaînes) qui sont beaucoup plus palpitantes qu’une bombe qui explose en Irak, un jeune des favelas qui se fait occire ou même une catastrophe humanitaire en Birmanie. Monsieur a son foot, Madame a son feuilleton. C’est ça aussi la parité, et je crois que vous devinez ce que j’en pense (pas de la parité en général, de cette situation).

Visiblement le clou du spectacle a été la reconstitution du meurtre, retransmise à la télé et qui a fait de l’audimat pendant plusieurs heures. Preuve de l’intérêt populaire. Là on pourrait dire, non, de grâce arrêtons de nous moquer et de nous apesantir sur la bêtise de masse, c’est pas beau-beau. Mais tant qu’à faire je vais vous raconter jusqu’au bout. Car il y a quand même de braves gens, réagissant comme si Isabella était leur propre fille, qui veulent faire la peau au couple et qui le montrent à chaque transfert de l’un ou de l’autre par la justice (après avoir assiégé des jours durant l’immeuble où tout a commencé). Il y a chez nous des militants prêts à la violence pour sauver les animaux de laboratoires. Il y a chez eux des gens prêts à faire la peau à des meurtriers présumés. Un partout balle au centre, avec quand même cette question : à quand le retour de ces bonnes vieilles exécutions publiques ? En attendant le couple est séparé des autres détenus, issus le plus souvent des classes les plus défavorisés et qui ont bien envie de faire la peau à des tueurs d’enfants plus riches.

Pour conclure, on peut dormir rassuré : l’Europe et les US n’ont pas le monopole de la connerie télévisée, qui est visiblement un marché mondialisé. Espérons quand même qu’il y ait un point positif à cette affaire : une prise de conscience accrue de la violence domestique qui, j’en ai bien l’impression vu le nombre de faits divers relatant des histoires d’enfants ou de femmes battues, fait des ravages.

Brève étude de la PoWitude

Bon, il fallait y venir, tant courent de clichés sur les corps longs et fins se dorant sur des plages de sable tout aussi fin que la taille que la taille des gazelles « Made in Brazil »… ou les clichés imaginant la Brésilienne comme siliconée à mort dès l’adolescence, comme si tout le pays jouait à un concours de beauté impitoyable. Voici donc l’heure venue de parler de la PoW (comprendre bien sûr : Package of Wonderfulness) Brésilienne.
Avant de commencer, mes excuses aux lectrices car il n’y aura pas d’appréciation de la beauté masculine, l’auteur de ses lignes n’étant pas qualifié pour l’apprécier, et s’en moquant d’ailleurs totalement.
So, the Brazilian PoW, this fascinating animal... Procédons dans l’ordre.
Tout d’abord, le lieu d’observation. Evidemment, si on veut observer la bête sur pattes, mieux vaut aller là où il y en a beaucoup. Une grande ville comme São Paulo est un lieu d’observation idéal. La plage est pas mal non plus… Mais une propriété fascinante du pays est qu’on peut aussi bien en voir apparaître montant dans un bus à la campagne et tirées à quatre épingles comme si elles se rendaient au concours de Miss Brazil.
Ensuite, étape essentielle, sélectionner ce qui aux yeux de l’observateur apparaît comme PoW ou pas. C’est une étape hautement personnelle, que chacun opère selon des critères qui lui sont propres. Mais on peut ici signaler les pièges qui peuvent parfois induire en erreur l’observateur inattentif et étranger. Le premier d’entre eux vient des chaussures que portent un certain nombre de Brésiliennes pour paraître plus grandes, et qui ridiculisent les talonnettes présidentielles. Mais puisqu’une petite image vaut plus qu’un long discours, voici la tête du piège :

Impressionnant, n’est-il pas ? Il est donc facile, par exemple dans le métro de São Paulo, de remarquer une créature aux longues jambes… alors qu’il s’agit en réalité de ce que les Brésiliens appellent très justement plataformas.
Mais il y a aussi, dans les différences franco-brésiliennes, des bonnes nouvelles pour l’observateur. Par exemple, une excellente nouvelle pour Pimousse est que nombre de jeunes filles paraissent ici plus jeunes qu’en France, il lui est donc possible de laisser échapper un « PoW » sans que tout le monde autour ne dise « mais non tu vois pas qu’elle a 15 ans ? ».
Bref… les canons de la beauté brésilienne, une fois écartés ces pièges, sont assez standard par rapport par exemple à chez nous. Ils mettent en avant la femme longiligne et souvent grande, au visage régulier. Ici il n’y a presque que des brunes aux cheveux lisses et aux yeux sombres, et la différence majeure d’un spécimen à l’autre est donc le teint de la peau, tous les coups étant permis dans ce domaine l’albédo varie continûment de 0 à 1 (de 0 à 0,9 en fait, puisque tous le monde est ou métis ou bronzé).
Ceci dit, que lecteurs et lectrices se rassurent, la France est et restera le pays de la « PoW » par excellence.

Echec et farniente

Après un week-end sans faire de visite parce que j’étais très fatigué, j’avais décidé de repartir à l’aventure, vers Rio et ses plages paradisiaques bordées non pas de palmiers mais de gratte-ciels. Le destin en a voulu autrement. Le destin, en l’occurrence, c’est le réveil que je devais mettre à 5h30 pour attraper le bus. Mais bon, là j’ai failli. Je m’en suis rendu compte en émergeant vers 10h30 du mat’, trop tard pour attraper le bus suivant. Estimant que je ne pouvais alors plus arriver à Rio avant la fin de l’après-midi (il n’y a pas beaucoup de bus), j’ai lâché un grand soupir et j’ai jeté les bras (j’ai jeté l’éponge et j’ai baissé les bras d’un même mouvement, ce qui n’est pas facile, essayez un peu pour voir). Je suis donc resté sur place, preuve d’un beau constat d’échec.

Bon je n’ai pas perdu mon temps. Tout d’abord je me suis damné (comprendre : j’ai travaillé) un peu sur mon stage, parce que ça devient vraiment intéressant, mais aussi pour prendre un peu d’avance et avoir bonne conscience alors que je m’apprête à prendre le pont de l’Ascension tout-à-fait unilatéralement. Mais mon tuteur de stage est à Manaus, et grâce au travail de ce week-end je pense que j’aurai bouclé ce qu’il m’a demandé mercredi. Une bonne chose de faite donc.
Ensuite j’ai traîné un peu avec les gens qui font un master ici. Hélas, ils sont en fin de trimestre, donc tous leurs exams approchent et ils ont tendance à se damner. Pas tous en même temps heureusement. Il y a deux groupes de gens que j’aime bien et avec lesquels je passe plus de temps. Puisqu’on n’est pas à l’X mais dans le vrai monde, un des deux est un groupe de 4 filles. L’autre groupe est un groupe de 4 gars. Presque tous logent au même endroit isolé que moi. Il y a dans chaque groupe des gens à peu près de mon âge et quelqu’un de beaucoup plus vieux qui a décidé benoîtement, à trente ans passé, de reprendre ses études et de faire un master (voire même le combo master+doctorat) ce qui est assez courageux. Il y a dans le désordre, des gens rigolos, un Péruvien quadragénaire qui ronfle, un gars qui s’appelle Rodrigo mais qui n’a qu’une seule des deux valeurs propres de l’original, une fille un peu fofolle qui saute partout dès que quelqu’un met de la musique, une trentenaire qui est un peu la maman de tout le monde… Bref, un peu de tout comme partout, et c’est de la balle, comme souvent.

Enfin j’ai dormi. C’est quand même pas mal comme activité.

Je ferai mieux la prochaine fois ceci dit…

Clip 2 : A garota de Ipanema

C'est sans doute la chanson Brésilienne la plus connue de par le monde. Vous l'avez certainement déjà entendue, et pas qu'une fois...

Là j'en vois hausser les épaules, pointer leur poitrine du doigt d'un air étonné en s'écriant : ''Moi?''. Oui, toi, qui que tu sois. En tout cas, tu as déjà entendu la musique, et la version anglaise, qui s'intitule ''the girl from Ipanema''. Là, de grâce, ne pas commencer à dire: ''Woah que c'est original''. Ce serait faux, c'est juste l'exacte traduction du titre brésilien.
La version brésilienne (comme l'anglaise) chante une jolie fille au corps de rêve, que l'on imagine sans peine grande et élancée, d'un port élégant, les longs cheveux ondulant sous un soleil radieux, pendant que les auteurs, qui sirotaient jusque là tranquiellement leur bière, se retrouvent tout d'un coup la mâchoire pendante, très tristes de ne pas connaître la beauté en question. Le temps qu'il retrouvent leurs esprit, la fille a disparu, les bières sont chaudes mais ils savent qu'il vont faire une chanson. Le tout se passe à Rio de Janeiro, dans un cadre enchanteur, sur une plage pour être plus précis. La plage s'appelle... Ipanema.
Les auteurs s'appellent Tom Jobim et Vinicius de Morães. Le premier a fait la musique, le deuxième a écrit les paroles.
La fille enquestion a vraiment existé. Elle s'appelait Hêlo Pinheiro, et habitait effectivement non loin de là. Elle est devenue ensuite céle'brissime en même temps que la chanson. Par contre pour ceux qui veulent voir la photo, je n'en ai pas trouvé qui aient été prises dans sa prime jeunesse, donc je ne la mettrai pas en ligne.
là on se dit, cette histoire est de la magie. On est déçu d'apprendre qu'en fait tout ça c'est magouille est companie. H.P (pas Harry Potter si vous avez bien suivi) connaissait les auteurs et tout ça a fait partie d'une vaste opération promotionelle. C'est-à-dire qu'elle n'est devenue ''a garota de Ipanema'' qu'après coup, pour forger la légende. En plus apparemment tout se tient, puisqu'elle passait quotidiennement devant le bar des auteurs, qui la reluquaient apparemment sans vergogne pendant qu'elle allait chez le buraliste.

Ça tue un peu le mythe, surtout quand on apprend que les héritiers des auteurs se sont retournés contre la vieille fille d'Ipanema (je vous rassure elle s'est mariée) pour violation de Copyright... Une histoire bien sordide.

Mais place à la beauté de la chanson... Elle date du début des années 60, mais elle est toujours très jolie. Enjoy...

Sur les articles libellés ''gratuité''

Certains pensent que certains articles (notamment celui sur les bisous) sont un peu culottés, étant donné par exemple que mes parents lisent le blog. J'ai décidé que mon blog serait ouvert à différentes catégories de proches, et il a donc fallu choisir entre ne faire que des articles qui intéressent autant tout le monde, ou se lâcher un peu pour intéresser plus de monde, au risque que certains croient que certains de mes articles sont bons à jeter. J'ai préférer opter pour la deuxième solution, en espérant que tout le monde s'y retrouve.
Ensuite, sur les commentaires. Certains sont très très gratuits et ma première impulsion serait de les supprimer. Mais comme ils sont en réponse à mes posts gratuits, je pense que je ne vais les censurer que si j'estime qu'ils constituent une attaque contre quelqu'un, ou s'ils sont en réponse à des posts pas gratuits.
Ceci dit si certains posts ou commentaires déplaisent à qui que ce soit, que les personnes concernées n'hésitent pas à m'en parler. Je jouerai à la police politique dès lors que les requêtes ne sont à leur tour pas totalement gratuites...
Le bisou à tous ;-)

PS J'allais oublier, je me suis engagé en ouvrant mon blog à ce qu'il n'y ait pas de page à contenu adulte. Donc essayez de rester un minimum finc dans vos commentaires, sinon crac... censure. En plus passé certaines limites ça devient de très mauvais goût...

Have a pint ?

Vous l’attendiez tous, voici enfin le petit post sur un breuvage essentiel.
Première chose à savoir, ici la bière vient du Brésil même. Exit donc les doux rêves des siroteurs de Guiness. Quant aux Leffe, Chimay ou autres Trappiste, on n’y pense même pas.
Deuxième chose : la bière est très souvent conçue comme une boisson rafraîchissante. On la boit autant au bar le soir que pour éponger une grosse chaleur. Voilà qui ne réjouira pas les amateurs de bonnes bières, car qui dit boisson rafraîchissante dit pas énormément de goût. Eh bien, c’est le cas pour la plupart des bières d’ici. Il n’est pas facile de faire la différence entre la Brahms, l’Itaipava ou l’Antartica. Le mieux pour leur donner du goût est sans doute d’y mettre un peu du citron.
Mais il ne faut pas croire que les Brésiliens ne boivent que leurs Kros locales. En suivant un conseil, j’ai un jour goûté la Bohemia de trigo. Trigo, c’est le blé. Eh bien on comprend que ce n’est pas pour rien que la bière est à base de houblon. Moralité : il ne faut pas suivre n’importe quel conseil.
Mais arrêtons de dire du mal des bières brésiliennes et intéressons-nous à la manière de boire. Là vous vous dites : aucun intérêt, tout le monde boit ses bières de la même façon, il perçoit son demi ou (de préférence) sa pinte, et pastèque. Eh bien non, les Brésiliens boivent la bière dans les mêmes verres que ceux dans lesquels ils boivent de l’eau. Avant que certains ne décident que le Brésil est vraiment un pays de rustres, je vais vous expliquer le pourquoi du comment.
C’est assez simple, soit une table de cinq à six personnes. On est dans un bar, les gens vont boire de la bière. Ils commandent de la bière locale comme toujours (bière à deux Manneken Pis sur l’échelle de la mauvaise bière*). Celle-ci arrive, sous la forme d’une bouteille dans une enceinte la protégeant de la chaleur (comme quoi les Brésiliens ont aussi des bonnes idées). Tout le monde remplit son verre, s’il n’y a pas assez de bière on demande une deuxième bouteille… Et ainsi de suite jusqu’à ce que plus personne n’ait soif, ou, de manière beaucoup plus probable, jusqu’à ce que les gens aient une petite faim qui les pousse à bouger. C’est assez convivial comme manière de faire, même si évidemment ça fait très bizarres de boire de la bière exactement pareil qu’une grenadine.
Un dernier petit mot, pour arrêter de tailler. J’ai pu, au moins une fois, goûter une brune brésilienne très bonne. Je précise bien entendu qu’il s’agit d’une bière. Fabriquée à Pétropolis, près de Rio, elle a pas mal de goût et a un peu apaisé la nostalgie des bancs du Frog qui me saisit la plupart du temps lorsque je m’assieds pour boire de le bière ici.

* L’échelle du Manneken Pis, approuvée en Belgique par les Wallons ET par les Flamands (c’est dire son indiscutable pertinence) va de zéro à six et est inversement proportionnelle à la qualité du breuvage. Les meilleurs bières reçoivent exceptionnellement des notes négatives, les bonnes bières un zéro et à partir de deux, on peut comme Bébert reposer tranquillement son verre d’un laconique « c’est de la p*ss* ». Avec Bébert nous avions d’ailleurs bu une bière qui valait bien ses 5 M.P à Madrid. C’est difficilement tolérable.

beijo brasileiro

Jusqu’il y a peu, je pensais naïvement que la base universelle du jeu de langue est de « rouler des pelles ». Par rouler des pelles, entendons-nous bien, j’entends le fait de faire des tours de langues autour de la langue de la partenaire (désolé pour les lectrices, mais pour moi le partenaire est une partenaire), qui, pour participer au mouvement, et parce que c’est bien agréable, fait de même. Ensuite on peut varier le jeu presqu’à l’infini…
Sauf que, au Brésil, d’après mon expérience, qui reste pour l’instant limitée, je vous l’accorde, on n’embrasse pas pareil. Plutôt que de « rouler des pelles », je dirais que le Brazilian kiss consiste à pelleter avec des mouvements de va-et-vient de la langue. Alors que le geste naturel de « rouler une pelle » n’est visiblement pas naturel pour tout le monde… Personnellement je trouve ça moins ludique que rouler une pelle (moins de variations possibles) et pas pratique : pas facile pour les deux de pelleter en même temps.
Alors, ou à 22 ans je ne sais toujours pas embrasser (ça m’embêterait quand même), ou je suis tombé sur un mauvais coup (râlant mais moins embêtant), ou encore la réputation de sensualité brésilienne est usurpée. A suivre…

Erratum

Une erreur s’est glissée dans mon post sur « le Brésil : un pays d’immigration ». En fait, si, lors des recensements les gens font des statistiques sur la couleur de la peau. Il y a en gros, 45% de Blancs, 45% de Métis ; 6% de Noirs, le reste étant Asiatique ou Amérindien.

Je trouve que ça contraste pas mal avec ce que je vois, même ici dans le Sud-Est où il doit y avoir plus de Blancs qu’ailleurs. Même dans le métro de São Paulo, où il y a pourtant beaucoup de monde, quelqu’un qui fait vraiment Européen se remarque : ça reste assez rare. Morale de l’histoire : dès que les gens ont une peau pas trop foncée, ils se disent blanc, et dès qu’il sont pas tous noirs, ils se disent métis. C’est dire combien il vaut mieux avoir la peau claire dans ce pays…

Lourdes en Brésil

Un petit mot sur la religion au Brésil. Bon, c’est pas très dépaysant, en général les Brésiliens sont chrétiens et en moyenne beaucoup plus croyants que nous. Ils sont catholiques ou évangéliques, car les missionnaires Américains ont sévi dans la région. Lorsqu’on parle du Brésil on fait tout un plat des rites vaudou, mais dans cette région très occidentalisée, à ce niveau là c’est… circulez y’a rien à voir. Mais les Brésiliens n’ont pas vraiment de lieu de pèlerinage. La vierge Marie a beaucoup daigné apparaître en Europe, à Lourdes et à Fatima par exemple, mais pas au Brésil. Une inégalité de plus ? Qu’à cela ne tienne, un lieu ou des gens ont trouvé, à la fin du 18e siècle, une statue de Nossa senhora dans la rivière, fera l’affaire. A défaut de la vierge, c’est la statue qui est apparue, ce qui est déjà pas mal. Autour de la chapelle où on l’a mise sera bâtie une ville que l’on a appelée Aparecida. Je vous laisse traduire… à cause du nom, je pensais au début que comme à Lourdes la Vierge s’était déplacée en personne. J’ai été déçu. Pourquoi vous parler de cette ville ? Eh bien tout simplement parce que c’est le principale lieu de culte du Brésil et de ses près de 140 millions de fidèles catholiques. Et elle se situe vraiment pas loin, à quelques trente kilomètres sur la route de São Paulo, et que je vois la tête de la cathédrale de la route pratiquement à chaque fois que je pars en week-end. C’est un bâtiement gigantesque, la troisième église catholique de la planète. Mais architecturalement c’est pas super beau et ça ressemble à ceci :


La basilique a été commencée sous sa forme actuelle en 1955 après que PieXI ait déclaré la vierge d’Aparecida « sainte patronne du Brésil » en 1929. Rien de moins. En 1980, Jean-Paul II, alors jeune pape fringant, l’a inaugurée sous les vivats de la foule en délire. Benoît XVI y est passé aussi l’an dernier. Beaucoup moins marquant, j’y suis passé parce que mon bus pour rentrer de São Paulo, il y aune semaine, a fait un arrêt à la gare routière de la ville. C’est un peu comme Lourdes, les deux types de commerces s’appellent Hôtel et Boutique de Souvenirs. Par contre tout ça est sans charme car il n’y a pas de grotte miraculeuse (là pas d’esprit mal placé s’il vous plaît) ni de miraculé, juste la tête de Benoît XVI à l’entrée de la ville.

Un bon article...

... sur les biocarburants, qui parle essentiellement des biocarburants brésiliens.
Voici le lien, comme tout article du monde il est conseillé de le lire assez vite avant qu'il devienne payant.
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/05/10/la-croisade-du-bresil-pour-l-ethanol-par-jean-pierre-langellier_1043323_3232.html

PS Un grand merci à Thierry, du Grand Cronembourg (67), qui a trouvé cet article et auquel nous adressons toutes nos condoléances pour la descente du Racing Club de Strasbourg en Ligue 2.

PPS Toutes mes excuses à Bertrand, de Rion-des-Landes (40) si Thierry, l'Alsacien, pète inopinément un cable parce que j'ai mal orthographié sa ville.

Une terre d'immigration

On parle beaucoup du « melting-pot » aux Etats-Unis. Mais le Brésil offre lui aussi un savant mélange d’immigrants des quatre coins de la planète.

Comme partout en Amérique, il reste au Brésil des descendants des Amérindiens. Même s’ils sont aujourd’hui marginaux, toujours comme partout en Amérique. Et s’il ne reste des gens s’identifiant comme tels qu’au Nord et au Nord-Est du pays, alors qu’il n’y en a plus là où je vis.
Les premiers migrants de l’ère moderne ont été, bien sûr, les Portugais (on me souffle dans l’oreillette que beaucoup étaient attirés par l’idée de ne plus devoir manger de la morue tous les vendredi. Mais de nombreux autres Européens sont arrivés au 19e et au début du 20e siècle. Contrairement aux Portugais qui étaient des colons et qui se sont installés un peu partout, les immigrants, venus surtout d’Allemagne, d’Autriche ou d’Italie, mais aussi de Pologne ou de France (eh oui, j’en vois qui rigolent, qui se disent qu’ils auraient mieux fait d’aller manger du saucisson dans le Sud-Ouest, mais c’est comme ça) sont surtout installés aux endroits tempérés qui leur rappelaient quand même un peu leurs contrées d’origine. Ils se sont donc installés dans le Sud du pays ou dans les montagnes. Dans des endroits où il y a vraiment un hiver. C’est ainsi qu’il reste aujourd’hui encore des coins où un Allemand se sentirait tout à fait chez lui, et qu’il y a même dans le Sud du pays trois Oktoberfest en même temps. (Pour ceux qui n’ont pas suivi, je ne pourrai pas y aller car l’Oktoberfest est, comme son nom l’indique, en octobre)
Bien sûr O Rei, Pelé pour les intimes, ne ressemblait ni à un Cheyenne ni à un mangeur de choucroute. C’est un Noir, descendant des esclaves qui comme presque partout ailleurs en Amérique, ont été importés d’Afrique. Il en est donc venu un peu partout où il y avait besoin de main d’œuvre gratis pour la cultiver la terre, c’est-à-dire, vu la taille du pays, partout. Même si une fois encore, l’influence de la culture africaine est plus sensible dans le Nord où moins d’Européens sont venus s’installer, que dans le Sud très occidentalisé.
Enfin, au début du 20e siècle ont commencé à venir des Asiatiques. Tout d’abord des Japonais : le Brésil fête cette année les 100 ans de l’immigration japonaise. Un peu comme les Européens, ils ont préféré le Sud, notamment São Paulo. Mais les Chinois, Malais et autres habitants du Sud-Est asiatique ont pris le relai, jusqu’à aujourd’hui. Cela pose paraît-il quelques problèmes de communication lorsque des Chinois ayant appris l’Anglais se présentent pour immigrer à des policiers qui ne parlent que le Portugais…
Bien sûr, tous ces gens se sont largement mélangés (même si parfois les descendants des Allemands préfèrent continuer à manger de la choucroute et à boire de la bière entre eux). On a donc beaucoup de Métis dans toutes les nuances entre le Blanc et le Noir. Et contrairement à ce qu’il se passe aux Etats-Unis, on ne demande pas au gens de définir une appartenance raciale. Donc les gens ne rentrent pas dans des cases, il y a un peu de tout et on peut dire que c’est très bien comme ça.

Même si, pour tempérer un peu le tout, on ne peut pas s’empêcher de constater que le patrimoine et la couleur de la peau ne sont pas vraiment décorrélés au Brésil. Statistiquement il vaut mieux être plutôt blanc que plutôt noir, et cela se voit dans la rue. En général par exemple les sans-abris sont Noirs. Cela se voit aussi dans les séries télé que l'on voit tout le temps. Au Brésil comme aux Etats-Unis, les séries (souvent nulles d'ailleurs, mais ce n'est qu'une appréciation personelle) type Dallas mettent en scène des familles aussi riches que blanches de peau. Ces corrélations entre richesse et couleur de peau donnent naissance parfois à un certain racisme d’autant moins râgoutant qu’il s’accompagne de considérations faisant du plus pauvre un être inférieur (ils sont différents et ils sont pauvres donc ils sont moins bien), dont heureusement je n’ai jamais été témoin, mais dont j’ai déjà entendu parler. Il y a donc depuis peu une discrimination positive en faveur des Noirs défavorisés…

3 et 4 mai: à la ville

Le week-end dernier, je suis allé pour changer prendre une bonne bouffée d’air pollué à São Paulo.

Je suis parti avec deux manucures qui font un master de météorologie sur mon lieu de stage. Elles allaient chez la sœur de l’une des deux, qui n’avait plus de place chez elle donc on n’a pas passé tout le week-end ensemble, mais un bon bout quand même. Dans une ville comme celle-là c’est sans doute mieux d’être avec des Brésiliens.

Bus le samedi matin (à 7 heures) pour y aller. Arrivée à 10 heures à la gare routière de São Paulo, dont l’intérieur ressemble plus à celui d’un aéroport qu’à celui d’une gare. Ensuite nous avons pris le métro et nous nous sommes séparés pour arriver chacun à notre point de chute. Je sors à une station du centre. Là, de hauts immeubles, beaucoup de richesse mais aussi un enfant qui dort par terre tous les dix mètres (pour vous rassurer un peu il y en avait quand même beaucoup plus à cet endroit, proche d'un jardin public, que partout ailleurs). São Paulo est une mégalopole un peu inhumaine, à l’image de ce contraste entre la gare et les immeubles et ces enfants qui dorment par terre. Les inégalités y sont palpables : dans les quartiers très riches on voit des gens qui ont l’air normaux, des gens qui ont l’air riches mais aussi des gens qui ont l’air très pauvres. Du coup on sent bien qu’il vaut mieux y faire attention pour ne rien se faire voler. Quant aux favelas tentaculaires qui entourent la ville, tout le monde dit qu’il vaut mieux ne pas y aller, notamment le Routard qui en fait une description assez apocalyptique. Brrrrrr…
L’architecture paulistana est un peu comme la ville : démesurée et chaotique ; le neuf y côtoie le vieux, on construit des barres d’immeubles à côté de petites maisons pleines de charme. Un exemple en image :


Ne devant retrouver mes deux amies que le soir, j’ai pu profiter de l’après-midi pour visiter. Car oui, il y a quand même de jolies choses à São Paulo. Il y a notamment un musée, le MASP (Museo de Arte de São Paulo), qui m’a beaucoup plu. Il a été construit par le fameux architecte brésilien, Oscar Niemeyer, un peu comme un bâtiment suspendu. Dommage que, construit avec du béton, il date un peu… et qu’en plus, de l’herbe pousse entre les pavés dessous. Voici une image trouvée sur le Web qui est toute petite (désolé) mais rend bien cette volonté de faire un bâtiment ''suspendu''



Le musée n’est pas très grand, on en fait le tour en un petit peu moins de deux heures. Mais je trouve que c’est exactement la bonne durée, car au bout de deux heures il devient difficile de bien apprécier un tableau. Et puis le musée est bien expliqué, ça permet par exemple de mieux comprendre la peinture brésilienne moderne. J’ai beaucoup apprécié cette volonté de rendre la culture accessible au plus de gens possible. Il contient aussi une collection de tableaux de peintres de la fin 19e et du début du 20e qui est vraiment belle, avec notamment des toiles des meilleurs impressionnistes (Cézanne, Van Gogh, Monnet). Ensuite, balade sur l’avenue Paulista qui est le cœur économique du Brésil et petit ciné (ça fait du bien). Le tout dans des quartiers occidentaux à l’extrême.

Le soir, j’ai finalement rejoint mes amies dans un bar du quartier (plutôt chic) de Pinheiros où les avait amenées leur hôtesse. Etant donné la taille de la ville (19 millions d’habitants), il n’était pas si étonnant que ce soit très loin de mon hôtel, et aussi d’une des trois lignes de métro. Donc, taxi. Vu la distance, ce n’était pas très cher. Mais c’est là qu’on réalise vraiment la taille de la ville, et le sentiment général d’insécurité. On voit s’étaler sur des kilomètres les avenues des quartiers des classes moyennes et riches, qui sont une succession d’immeubles d’une dizaine d’étages au look moderne farouchement gardés par des vigiles. Les plus riches ont des maisons hérissées de barbelés. Et personne qui marche dans les rues. C’est un peu flippant… Mais à part ça j’ai passé une très bonne soirée.

Le lendemain, après trop peu d’heures de sommeil, rendez-vous à dix heures au teatro municipal (qui est un opéra) pour écouter un concert de musique traditionnelle et populaire brésilienne donné par un orchestre symphonique. Là encore, pas de snobisme culturel, le chef d’orchestre expliquant que si la musique populaire est bonne, il n’y a pas de raison de ne pas la faire jouer par un orchestre symphonique. C’était vraiment pas mal.
Ensuite, je suis resté toute la journée avec mes deux amies. On s’est baladé dans le Nippo-Chinatown, hyperplein même un dimanche, puis on a glandé tranquillement dans un parc, parce qu’on était tous fatigués. Puis retour.

Conclusion : je ne sais pas trop quoi penser de São Paulo. Ce n’est pas une ville faite pour être visitée (je veux dire ce n’est pas une ville pour touristes) mais cela vaut le coup d’y passer pour comprendre un peu mieux les contradictions du Brésil.

Pour finir, un petit point sur le budget, São Paulo est un petit peu plus chère que le reste du Brésil, mais pour un Européen cela reste tout-à-fait abordable. Et c’est un endroit où la carte d’étudiant (mon organisme de stage m’en a fourni une) divise par deux le prix des activités culturelles. Même le week-end… je ne vise personne, surtout pas les cinémas parisiens.
PS Ainsi certains ne pourront pas lire le compte-rendu de mon dernier week-end avant le jeudi soir ! (décalage horaire oblige) J’invoque la fatigue, mais c’est une fausse excuse. Désolé, je vais essayer de faire mieux la prochaine fois…

Un petit mot sur la sécurité

Un lieu commun décrit le Brésil comme un pays riche mais inégalitaire. Conséquence : une grande violence y règne et il est demandé aux touristes de faire très attention où ils mettent les pieds.

Bien entendu tout cela n’est n’y tout-à-fait vrai ni tout-à-fait faux. En fait les inégalités sont aussi des inégalités régionales, entre un Sud et un Sud-Est (le cœur économique du pays) plutôt riches et, par exemple, une campagne nordestine très pauvre, et qui connaissait épisodiquement la famine jusqu’à l’arrivée de Lula au pouvoir. C’est surtout dans les grandes villes, au premier rang desquelles Rio de Janeiro et São Paulo, que vont les émigrants des régions rurales pauvres. Comme un peu partout dans le Sud, ces émigrés vont très souvent s’entasser dans des bidonvilles sordides. J’ai l’impression que c’est surtout dans les favelas ces grandes métropoles, où se côtoient les plus riches et les plus démunis, que cette violence s’opère.

Du coup, dans la petite ville du riche Etat de São Paulo où je fais mon stage, il n’y a pas de problèmes d’insécurité. On ne voit pas beaucoup de policiers et les clôtures ne surprotègent pas les jardins. On peut se balader la nuit sans crainte. Tant mieux.

01212

C'est l'indicatif téléphonique pour appeler un téléphone portable dans l'Etat de Sao Paulo où je suis...

PS Ceux qui ne comprennent pas, désolé... veuillez noter le libellé ''gratuité'' au bas du post.

Clip 1 : Romario

J'ai décidé d'utiliser la rubrique multimédia pour poster des clips ayant un rapport avec le Brésil, selon mon humeur du moment. Bien sûr je mettrai probablement aussi parfois des trucs gratuits (mais je vais éviter ''Tuer, tuer, tuer'' qui est un peu éculé, quoique tellement bon).

Mais aujourd'hui donc, Romario. Car vous ne le savez peut-être pas mais Romario, célèbre joueur de foot brésilien, artisan de la victoire auriverde en Coupe du Monde en 94, a pris sa retraite le 15 avril dernier, à 42 ans. Et alors, me direz-vous? Ça arrive à tout le monde, et en plus, Romario a été plus discret que Zizou pour prendre sa retraite: pas de finale de Coupe du Monde, pas de coup de boule...

Sauf qu'au Brésil, Dieu ce n'est pas Maradona, ni même Steven Gerrard... mais bien Romario (selon un sondage récent, seul Jésus est plus considéré comme un Dieu, car les Brésiliens sont croyants). Car contrairement à la plupart des grandes stars brésiliennes de ces dernières annés, lui a beaucoup joué au Brésil. Donc, l'annonce de sa retraite a été un événement majeur ici, prendant quelques jours les médias ne parlaient que de ça. tout ça méritait donc bien que je le mentionne (même si c'est désormais du réchauffé). Et que je mette cette petite vidéo. Les buts ne sont pas tous magiques, mais c'est terriblement efficace, du vrai travail d'avant centre.
Et puis, 10 buts en deux minutes et quelques c'est ausssi dix commentateurs qui s'égosillent à crier ''goooooooooooooooooooool'' et ça, ça n'a pas de prix. Enjoy...

Vague de froid...

Il a fait froid du premier au quatre mai dans la région de São Paulo. Mais jugez par vous-même...

Entendu à la télé le soir du premier mai, '' c'était le jour le plus froid de l'année à São Paulo'' et la caméra de montrer théâtralement un panneau d'affichage sur une des artères de la ville, lequel affichait... 16 degrés (Celsius, pas Farenheit qui aurait effectivement été froid). Suite du commentaire '' mais sous l'effet du vent tout se passe comme si la température descend jusqu'à 9 degrés''. Là, attention, apparaissent des gens en pull se serrant sous un abribus, un peu courbés et croisant les bras sur la poitrine dans la position caractéristique de gens qui ont froid. Ce qui change des voitures sous la neige et le blizard que l'on voit en france lorsqu'il fait froid !

Ce week-end je suis venu braver le froid à São Paulo même (compte-rendu quand j'ai le temps). Une petite anecdote: j'ai du prendre un taxi samedi soir (vu la taille de la ville, c'est obligatoire passé une certaine heure). À un feu le taxi cale. Le chauffeur me regarde avec un air désolé et me lance: ''Avec le froid le moteur est congelé'' (il a bien employé ce mot). Tous les panneaux d'affichage sur le trajet affichaient un polaire 13 degrés...

Préjugés brésiliens

Deux petit préjugés brésiliens sur les français:

Au Brésil les Français ont la réputation de ne pas se laver très souvent (pas tous les jours en tout cas). Arnaud serais tu passé au Brésil sans nous le dire par hasard?

Les Brésiliens ont le même préjugé sur les Françaises que nous sur les Portugaises (et là j'ai envie d'ajouter: les innocents...).

Trilhas !

Je vous ai parlé de mon deuxième week-end de touriste. Il fallait bien que je vous parle du premier. En plus il était plus long : le 21 avril (le lundi) était férié. Cela en mémoire d’un leader indépendantiste qui s’est fait occire par les Portugais un 21 avril.
Je suis aussi allé à la mer mais pas au même endroit. Je suis allé dans une ville balnéaire nommée Ubatuba. Ubatuba, c’est un nom rigolo qui veut dire « la terre des mille canoës » dans le langage des Indiens Guarani. Les canoës ont bien sûr disparu, en même temps que les Anérindiens. En fait je suis parti avec des gens qui travaillent sur mon lieu de stage, sautant sur une occasion d’être transporté jusque là et logé (vendredi-samedi-dimanche) pour environ 20 euros.
Au programme : départ vendredi soir, trois heures de route, un petit verre et au lit. J’étais fatigué et le lendemain on s’est levé tôt. Le but : se faire des petits chemins côtiers de crique en petite plage. Dans la forêt. J’ai oublié de dire que, bien que ce soit un endroit balnéaire, le relief accidenté fait que tout est couvert de forêt.
Donc lever 7h, préparation scientifique de la balade de la journée. Chaussures, un peu d’argent, un chouia d’eau, on est partis. Certains ont pris des choses en plus, inutiles (comme ma serviette de plages) ou au contraires, cruciales (ceux qui ont pensé à prendre quelques biscuits) comme on le verra plus tard.
De là, marche jusqu’au bus qu’il faut prendre, puis trajet en bus. Il est presque neuf heures et le jeu commence. Tout d’abord marche sur une route en terre puis descente jusqu’à la première plage (il y en aura une dizaine au total). Là, le groupe, se prend en photo au complet. Ignorant ce qui nous attend on est tout sourire.

Ensuite, on quitte la route en terre et on s’engage dans des petits chemins de randonnée, des trilhas. C’est beau, c’est un peu la jungle, c’est plein de collines et voilà ce que ça peut donner du haut d’une colline, que l’on voie la mer ou pas.

C’est long aussi, et c’est loin de la civilisation. Vers trois heures de l’après-midi, il ne nous reste plus de biscuits et on se dit qu’on a faim. L’eau qu’on a c’est des locaux qui nous l’ont donnée et elle a un goût un peu bizarre, donc pour éviter tout inconvénient digestif je ne bois pas. Heureusement le temps est nuageux et de toute façon on marche sous les arbres, donc le soleil ne me chauffe pas à blanc. Même si comme je le découvrirai une fois la nuit tombée, cela n’empêche pas de se passer de la crème. Mais nous n’en sommes pas encore là, nous sommes à mi-chemin sur la trilha. On décide de continuer, là on tombe sur une maison où il y a marqué que le propriétaire vend des gâteaux faits maisons au voyageur affamé. Manque de pot, il n’y a personne.
Là bifurcation, on prend le chemin de gauche. C’était le mauvais chemin, on arrive chez le gros Luis, un Black assez vieux qui fait pousser ses bananiers autour de sa maison. Il nous dit qu’on s’est planté de chemin. Bof. Il nous dit aussi que c’est open bananes. Elles sont pas très sucrées mais on en avale bien une dizaine chacun. Après ce geste salvateur qui, grâce à notre préparation scientifique, constitue notre repas, on le remercie et on prend le bon chemin.
Une ou deux plages plus tard, il est cinq heures. Rappelons à ce moment du jeu que le soleil se couche peu après six heures. Le plus vieux d’entre nous commence à avoir des crampes. C’est le moment qu’on a choisi pour se retromper de chemin. Heureusement on arrive à un cul-de-sac assez vite, on revient en arrière aussi vite que le permet le gars qui a des crampes (alors que tout devient plus sombre). Ouf ! On tombe sur une plage où il y a des gens peu avant la tombée de la nuit. Reste à marcher une heure sur une route pour retourner à l’arrêt de bus.
Pour bien finir, après être rentrés et après s’être finalement douchés on a mangé vers onze heures du soir (les Brésiliens étant des fanatiques de l’hygiène, il leur est inconcevable ou presque de se poser dans un resto tout sales).
Ceci dit, j'ai bien aimé cette journée, c'était de la bonne balade, et une bonne leçon de : pourquoi faire simple qund c'est si facile de se compliquer la vie?
La suite du week-end fut moins palpitante. Le dimanche, dodo le matin puis plage avec les mêmes que la veille. Re-bus, etc mais là on n’est pas allés dans la forêt. On a bien fait, il a plus, du coup on est restés dans un bar en bord de mer à boire des bières. J’ai pu initier les Brésiliens aux subtilités du POW, ils ont très vite compris le principe. Il faut dire que comme partout en bord de mer il y a plein de matériel pédagogique disponible.
Et le lundi, plage le matin (fatigué, j’ai dormi sur la plage). Puis retour dans l’après-midi. Pendant le voyage on traverse les montagnes et la vue lorsqu’on voit la côte d’en haut est vraiment magnifique. A l’aller je l’ai vue mais il faisait nuit. Au retour je m’étais juré de prendre la photo> C'est chose faite malgré la météo contraire et elle est ci-dessous (parce qu'un peu de gratuité ne nuit pas).

Hop !

Platâl reloaded

Le premier mai est férié aussi au Brésil. Ces Brésiliens sont des gens bien parce que cela m’a permis de me reposer. J’ai d’ailleurs pu apprendre que l’on parle pas mal au Brésil de passer de la semaine de 44 heures à la semaine de 40 heures. Mais j’ai dû mal comprendre : la France est le seul pays au monde où l’on parle de travailler moins, c’est bien connu depuis 2007...
Mais passons. Un premier mai, donc. Un jour à rester sur place. Donc un jour sans rien faire a priori. Tout ça me rappelle quelque chose. Et il ne faisait pas beau : nuages bas, ciel gris. Journée WEP ? Exactement : lever 11h, petit déj, faire pas grand’chose, repas 15h, sieste, aller jouer au foot (ah non c’est fermé), faire pas grand’chose, repas 22h, faire pas grand’chose, dodo.
C’était un peu comme un WEP, mais sans découverte culinaire de la Beb, sans tournoi des 6 Nations… Petit moment de nostalgie en y repensant mais quand même le WEP, je me suis dit en me couchant que finalement, c’était quelque chose que je ne regrettais pas tant que ça… PS Le WEP (Week-End Platâl), c’est pour ceux qui ne connaissent pas, une journée de week-end passée sur le campus brumeux de l’X à glander sans rien faire.

Brésil et biocarburants

Evidemment, le Brésil, deuxième producteur mondial en la matière derrière les Etats-Unis, ont une opinion bien différente sur le sujet. Je vais vous la résumer ici avant de chercher des articles en français ou en anglais sur le cas brésilien.
En fait pour les Brésiliens la question du choix entre biocarburants et alimentation ne se pose pas puisque les experts Brésiliens estiment que le Brésil produit déjà 30% de nourriture en trop par rapport à ses besoins. Il est déjà exportateur de café, de sucre, de viande, et j’en passe. De plus grâce à la modernisation de l’agriculture brésilienne ces dernières années, et grâce à la valorisation d’une plus grande quantité de terres arables (déforestation ?), la production alimentaire brésilienne s’est envolée, et continue à croître.
De plus, ils tirent l’éthanol, non pas du maïs comme en Europe et aux US, mais de la canne à sucre, dont le rendement est deux fois supérieur. Grâce à cela, et à l’immensité de leur territoire, l’allocation d’environ un pour cent des terres arables (chiffre à vérifier) à la culture de la canne à sucre suffit à leur assurer une production assez importante pour amortir l’augmentation du prix du pétrole. Or la « crise alimentaire » telle qu’on la décrit en Europe est également couplée à une hausse du prix du transport qui frappe le plus durement les mêmes pays. Ainsi, du point de vue brésilien, la culture de l’éthanol amortit la tendance mondiale, alors que pour eux il n’y a pas vraiment de « crise » liée à la hausse des prix.
Ensuite, il faudrait savoir l’impact du développement de l’agriculture sur la déforestation. Et de distinguer deux types de déforestation. D’une part la déforestation de terres peu fertiles pour des cultures temporaires qui épuisent alors les sols. Celle-là est catastrophique est c’est le plus souvent celle qui a lieu en Amazonie. D’autre part la déforestation de sols plus fertiles qui sont alors mis en valeur par l’agriculture. Nous pouvons bien sûr déplorer la coupe d’arbres… Mais à y bien réfléchir, venant d’une région du monde où la plupart des sols ont été intégrés aux circuits économiques depuis bien longtemps, ce n’est pas si facile de donner des leçons. Surtout maintenant que tout le monde dit que la valorisation du maximum de terres pour l’alimentation est une priorité…
Voilà, j’espère que j’ai été clair dans mes explications. N’hésitez pas à donner un point de vue et à donner des liens sur le sujet. Cela m’intéresse, étant donné que j’utilise fatalement des biocarburants pour me déplacer…
PS Une autre donnée du problème de l’allocation des sols est que pour la même quantité de calories, la viande prend plus de place (la place allouée à l’alimentation de nos chers cochons ou canards). Mais pour éviter de me faire maudire par Bébert, j’ai préféré ne mentionner ceci qu’en post-scriptum.

La visite du week-end dernier

J’ai décidé d’aller sur une bourgade côtière appelée Paraty. C’était un port riche lorsque le Brésil était colonie portugaise, avant que Rio et Santos, le port de Sao Paulo, ne le supplantent complètement. Ce qui est bien c’est que le décor est magnifique, et que la ville a conservé son aspect colonial. Paraty, ce n’est pas très loin mais c’est long d’y aller en bus (et il n’y a pas de train de toute façon). Le programme : un bus d’une heure pour sortir de mon patelin, un autre de quatre heures (attrappé à sept heures du mat’) pour aller à destination.Là je tombe sur deux Bavarois bien funs et qui parlent portugais. Ils ont décidé de faire un break dans leurs études et de partir un an au Brésil dans une fazenda où ils participent à la rééducation d’alcooliques. Le défaut c’est que visiblement après huit mois passés là-bas ils ne regardent plus une bière tout-à-fait pareil. On cherche ensemble une auberge de jeunesse car, joueur, j’avais oublié l’indispensable guide du routard à Cachoieira, et on en trouve une pas chère dans le centre historique. Elle est tenue par un petit Anglais tout sec qui passe son temps à regarder le sport à la télé. Cela me permet de vérifier que le Stade est bien en train de gagner contre les Irish avant d’aller manger l’esprit en paix. Après le repas, visite de la ville. C’est joli, mais c’est quand même bien vide, comme l'atteste la photo.

En fait, tous les touristes sont partis faire des tours en bateau dans la baie. Et les habitants sont partis emmener les touristes en bateaux. Ou alors ils gont la sieste dans leur boutique de souvenir. Ou alors ils font la sieste chez eux parce qu’il fait chaud et qu’ils ne sont pas en train de faire les gros touristes. D’où l’idée pour le lendemain : faire un tour en bateau dans la baie. Tout le monde dit que c’est bien, et pas seulement les locaux qui veulent te faire monter dans leur bateau. En attendant, visite de la ville, du port, des plages. Petite sieste. Puis comme le soleil se couche tôt (vers 6 heures), c’est vite l’heure de sortir manger et boire un coup. A l’auberge de jeunesse comme en ville c’est assez facile de discuter avec d’autres touristes. Moins avec les gens de Paraty, qui aussi sont nombreux dans les rues. En tout cas le tourisme doit rapporter pas mal d’argent : les prix ici sont plus élevés qu’ailleurs au Brésil et manger coûte à peu près aussi cher qu’en France (alors que d’habitude ça coûte deux fois moins cher). Le lendemain donc, balade en bateau. Il fait vraiment beau. Entre la mer et la montagne couverte de forêt tropicale la vue de la ville depuis le bateau est magnifique (pardon : manucurée).

Le voyage en bateau, long de cinq heures, comprenait quatre arrêts : deux sur des plages et deux sur des îles. Toutes aussi manucurées les unes que les autres. Entre, c’était l’occasion de se reposer ou de taper un peu la causette avec d’autres touristes. Bref j’ai un peu fait mon gros gringo, mais c’est tellement bon aussi (et puis pas cher, 18 euros environ en comptant le repas à bord). Ensuite par contre, retour galère (il fallait bien subir un peu) dans un bus qui tangait dangereusement à la moindre accélération. Du coup j’ai dû changer de bus et ça m’a pris 7 heures pour faire 250 kilomètres.
Je suis arrivé fatigué mais ravi. Hop !