mercredi 11 juin 2008

3 et 4 mai: à la ville

Le week-end dernier, je suis allé pour changer prendre une bonne bouffée d’air pollué à São Paulo.

Je suis parti avec deux manucures qui font un master de météorologie sur mon lieu de stage. Elles allaient chez la sœur de l’une des deux, qui n’avait plus de place chez elle donc on n’a pas passé tout le week-end ensemble, mais un bon bout quand même. Dans une ville comme celle-là c’est sans doute mieux d’être avec des Brésiliens.

Bus le samedi matin (à 7 heures) pour y aller. Arrivée à 10 heures à la gare routière de São Paulo, dont l’intérieur ressemble plus à celui d’un aéroport qu’à celui d’une gare. Ensuite nous avons pris le métro et nous nous sommes séparés pour arriver chacun à notre point de chute. Je sors à une station du centre. Là, de hauts immeubles, beaucoup de richesse mais aussi un enfant qui dort par terre tous les dix mètres (pour vous rassurer un peu il y en avait quand même beaucoup plus à cet endroit, proche d'un jardin public, que partout ailleurs). São Paulo est une mégalopole un peu inhumaine, à l’image de ce contraste entre la gare et les immeubles et ces enfants qui dorment par terre. Les inégalités y sont palpables : dans les quartiers très riches on voit des gens qui ont l’air normaux, des gens qui ont l’air riches mais aussi des gens qui ont l’air très pauvres. Du coup on sent bien qu’il vaut mieux y faire attention pour ne rien se faire voler. Quant aux favelas tentaculaires qui entourent la ville, tout le monde dit qu’il vaut mieux ne pas y aller, notamment le Routard qui en fait une description assez apocalyptique. Brrrrrr…
L’architecture paulistana est un peu comme la ville : démesurée et chaotique ; le neuf y côtoie le vieux, on construit des barres d’immeubles à côté de petites maisons pleines de charme. Un exemple en image :


Ne devant retrouver mes deux amies que le soir, j’ai pu profiter de l’après-midi pour visiter. Car oui, il y a quand même de jolies choses à São Paulo. Il y a notamment un musée, le MASP (Museo de Arte de São Paulo), qui m’a beaucoup plu. Il a été construit par le fameux architecte brésilien, Oscar Niemeyer, un peu comme un bâtiment suspendu. Dommage que, construit avec du béton, il date un peu… et qu’en plus, de l’herbe pousse entre les pavés dessous. Voici une image trouvée sur le Web qui est toute petite (désolé) mais rend bien cette volonté de faire un bâtiment ''suspendu''



Le musée n’est pas très grand, on en fait le tour en un petit peu moins de deux heures. Mais je trouve que c’est exactement la bonne durée, car au bout de deux heures il devient difficile de bien apprécier un tableau. Et puis le musée est bien expliqué, ça permet par exemple de mieux comprendre la peinture brésilienne moderne. J’ai beaucoup apprécié cette volonté de rendre la culture accessible au plus de gens possible. Il contient aussi une collection de tableaux de peintres de la fin 19e et du début du 20e qui est vraiment belle, avec notamment des toiles des meilleurs impressionnistes (Cézanne, Van Gogh, Monnet). Ensuite, balade sur l’avenue Paulista qui est le cœur économique du Brésil et petit ciné (ça fait du bien). Le tout dans des quartiers occidentaux à l’extrême.

Le soir, j’ai finalement rejoint mes amies dans un bar du quartier (plutôt chic) de Pinheiros où les avait amenées leur hôtesse. Etant donné la taille de la ville (19 millions d’habitants), il n’était pas si étonnant que ce soit très loin de mon hôtel, et aussi d’une des trois lignes de métro. Donc, taxi. Vu la distance, ce n’était pas très cher. Mais c’est là qu’on réalise vraiment la taille de la ville, et le sentiment général d’insécurité. On voit s’étaler sur des kilomètres les avenues des quartiers des classes moyennes et riches, qui sont une succession d’immeubles d’une dizaine d’étages au look moderne farouchement gardés par des vigiles. Les plus riches ont des maisons hérissées de barbelés. Et personne qui marche dans les rues. C’est un peu flippant… Mais à part ça j’ai passé une très bonne soirée.

Le lendemain, après trop peu d’heures de sommeil, rendez-vous à dix heures au teatro municipal (qui est un opéra) pour écouter un concert de musique traditionnelle et populaire brésilienne donné par un orchestre symphonique. Là encore, pas de snobisme culturel, le chef d’orchestre expliquant que si la musique populaire est bonne, il n’y a pas de raison de ne pas la faire jouer par un orchestre symphonique. C’était vraiment pas mal.
Ensuite, je suis resté toute la journée avec mes deux amies. On s’est baladé dans le Nippo-Chinatown, hyperplein même un dimanche, puis on a glandé tranquillement dans un parc, parce qu’on était tous fatigués. Puis retour.

Conclusion : je ne sais pas trop quoi penser de São Paulo. Ce n’est pas une ville faite pour être visitée (je veux dire ce n’est pas une ville pour touristes) mais cela vaut le coup d’y passer pour comprendre un peu mieux les contradictions du Brésil.

Pour finir, un petit point sur le budget, São Paulo est un petit peu plus chère que le reste du Brésil, mais pour un Européen cela reste tout-à-fait abordable. Et c’est un endroit où la carte d’étudiant (mon organisme de stage m’en a fourni une) divise par deux le prix des activités culturelles. Même le week-end… je ne vise personne, surtout pas les cinémas parisiens.
PS Ainsi certains ne pourront pas lire le compte-rendu de mon dernier week-end avant le jeudi soir ! (décalage horaire oblige) J’invoque la fatigue, mais c’est une fausse excuse. Désolé, je vais essayer de faire mieux la prochaine fois…

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