mercredi 11 juin 2008

Brésil et biocarburants

Evidemment, le Brésil, deuxième producteur mondial en la matière derrière les Etats-Unis, ont une opinion bien différente sur le sujet. Je vais vous la résumer ici avant de chercher des articles en français ou en anglais sur le cas brésilien.
En fait pour les Brésiliens la question du choix entre biocarburants et alimentation ne se pose pas puisque les experts Brésiliens estiment que le Brésil produit déjà 30% de nourriture en trop par rapport à ses besoins. Il est déjà exportateur de café, de sucre, de viande, et j’en passe. De plus grâce à la modernisation de l’agriculture brésilienne ces dernières années, et grâce à la valorisation d’une plus grande quantité de terres arables (déforestation ?), la production alimentaire brésilienne s’est envolée, et continue à croître.
De plus, ils tirent l’éthanol, non pas du maïs comme en Europe et aux US, mais de la canne à sucre, dont le rendement est deux fois supérieur. Grâce à cela, et à l’immensité de leur territoire, l’allocation d’environ un pour cent des terres arables (chiffre à vérifier) à la culture de la canne à sucre suffit à leur assurer une production assez importante pour amortir l’augmentation du prix du pétrole. Or la « crise alimentaire » telle qu’on la décrit en Europe est également couplée à une hausse du prix du transport qui frappe le plus durement les mêmes pays. Ainsi, du point de vue brésilien, la culture de l’éthanol amortit la tendance mondiale, alors que pour eux il n’y a pas vraiment de « crise » liée à la hausse des prix.
Ensuite, il faudrait savoir l’impact du développement de l’agriculture sur la déforestation. Et de distinguer deux types de déforestation. D’une part la déforestation de terres peu fertiles pour des cultures temporaires qui épuisent alors les sols. Celle-là est catastrophique est c’est le plus souvent celle qui a lieu en Amazonie. D’autre part la déforestation de sols plus fertiles qui sont alors mis en valeur par l’agriculture. Nous pouvons bien sûr déplorer la coupe d’arbres… Mais à y bien réfléchir, venant d’une région du monde où la plupart des sols ont été intégrés aux circuits économiques depuis bien longtemps, ce n’est pas si facile de donner des leçons. Surtout maintenant que tout le monde dit que la valorisation du maximum de terres pour l’alimentation est une priorité…
Voilà, j’espère que j’ai été clair dans mes explications. N’hésitez pas à donner un point de vue et à donner des liens sur le sujet. Cela m’intéresse, étant donné que j’utilise fatalement des biocarburants pour me déplacer…
PS Une autre donnée du problème de l’allocation des sols est que pour la même quantité de calories, la viande prend plus de place (la place allouée à l’alimentation de nos chers cochons ou canards). Mais pour éviter de me faire maudire par Bébert, j’ai préféré ne mentionner ceci qu’en post-scriptum.

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