mercredi 11 juin 2008

Have a pint ?

Vous l’attendiez tous, voici enfin le petit post sur un breuvage essentiel.
Première chose à savoir, ici la bière vient du Brésil même. Exit donc les doux rêves des siroteurs de Guiness. Quant aux Leffe, Chimay ou autres Trappiste, on n’y pense même pas.
Deuxième chose : la bière est très souvent conçue comme une boisson rafraîchissante. On la boit autant au bar le soir que pour éponger une grosse chaleur. Voilà qui ne réjouira pas les amateurs de bonnes bières, car qui dit boisson rafraîchissante dit pas énormément de goût. Eh bien, c’est le cas pour la plupart des bières d’ici. Il n’est pas facile de faire la différence entre la Brahms, l’Itaipava ou l’Antartica. Le mieux pour leur donner du goût est sans doute d’y mettre un peu du citron.
Mais il ne faut pas croire que les Brésiliens ne boivent que leurs Kros locales. En suivant un conseil, j’ai un jour goûté la Bohemia de trigo. Trigo, c’est le blé. Eh bien on comprend que ce n’est pas pour rien que la bière est à base de houblon. Moralité : il ne faut pas suivre n’importe quel conseil.
Mais arrêtons de dire du mal des bières brésiliennes et intéressons-nous à la manière de boire. Là vous vous dites : aucun intérêt, tout le monde boit ses bières de la même façon, il perçoit son demi ou (de préférence) sa pinte, et pastèque. Eh bien non, les Brésiliens boivent la bière dans les mêmes verres que ceux dans lesquels ils boivent de l’eau. Avant que certains ne décident que le Brésil est vraiment un pays de rustres, je vais vous expliquer le pourquoi du comment.
C’est assez simple, soit une table de cinq à six personnes. On est dans un bar, les gens vont boire de la bière. Ils commandent de la bière locale comme toujours (bière à deux Manneken Pis sur l’échelle de la mauvaise bière*). Celle-ci arrive, sous la forme d’une bouteille dans une enceinte la protégeant de la chaleur (comme quoi les Brésiliens ont aussi des bonnes idées). Tout le monde remplit son verre, s’il n’y a pas assez de bière on demande une deuxième bouteille… Et ainsi de suite jusqu’à ce que plus personne n’ait soif, ou, de manière beaucoup plus probable, jusqu’à ce que les gens aient une petite faim qui les pousse à bouger. C’est assez convivial comme manière de faire, même si évidemment ça fait très bizarres de boire de la bière exactement pareil qu’une grenadine.
Un dernier petit mot, pour arrêter de tailler. J’ai pu, au moins une fois, goûter une brune brésilienne très bonne. Je précise bien entendu qu’il s’agit d’une bière. Fabriquée à Pétropolis, près de Rio, elle a pas mal de goût et a un peu apaisé la nostalgie des bancs du Frog qui me saisit la plupart du temps lorsque je m’assieds pour boire de le bière ici.

* L’échelle du Manneken Pis, approuvée en Belgique par les Wallons ET par les Flamands (c’est dire son indiscutable pertinence) va de zéro à six et est inversement proportionnelle à la qualité du breuvage. Les meilleurs bières reçoivent exceptionnellement des notes négatives, les bonnes bières un zéro et à partir de deux, on peut comme Bébert reposer tranquillement son verre d’un laconique « c’est de la p*ss* ». Avec Bébert nous avions d’ailleurs bu une bière qui valait bien ses 5 M.P à Madrid. C’est difficilement tolérable.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Malt, Charles, Malt

Si l'ingrédient principal de la bière, ce qui fermente pour lui donner du gout et de l'éthanol était le houblon, nous les Alsaciens subiriont beaucoup plus (on te dépasserait pour arriver à la hanche de Georges). En effet, ce ne sont que les fleurs femelles du houblon qu'on met, et je sais pas si t'as déjà vu un champ de houblon, et bien, c'est pas très très dense. Le houblon est donc là uniquement pour le gout, et c'est le malt (de l'orge germé et torréfié) qui fermente.

Anonyme a dit…

Au temps pour moi...

N'empêche, on sait pourquoi on met pas plutôt du blé que de l'orge...